Extrait du journal

— Je vous en prie, veuillez me nommer vo tre oncle. Mes tristes démêlés avec votre père, joints à des malheurs plus intimes, m’ont fait vivre seul, sans famille ; je serais heureux de m'en reconstituer une, grâce à vous ? Voyez, mes cheveux sont tout blancs, la vieillesse m’atteint déjà, il me serait doux de me sentir moins isolé, d’avoir auprès de moi quelque affection jeune et réconfortante. — Oh ! bien volontiers 1 s’écria Geneviève dans un élan spontané. Moi aussi, je serais heureuse si vous vou liez remplacer auprès de moi celui dont l’in justice me prive d’une affectueuse protection. — Merci, ma chère petite, merci de ce bon mouvement. Et le marquis, s’approchant avec vivacité de la jeune fille, déposa sur son front un baiser quasi-paternel. — Mon bon oncle I murmura Geneviève émue. . . .... —A présent, reprit le vieux gentilhomme, revenons aux choses plus graves. Puis, se retournant vers Paul Duchamp. il continua : . . — Vous voudriez donc trouver à employer fructueusement votre activité ? — Oui, monsieur. J’ai pensé que peut-être il vous serait facile de m en procurer les moyens. . ... —- Sans doute. Avez-vous quelque préfé rence, quant au choix de l’occupation ? Oui, l’exercice de ma profession est ce que je désire avant tout. — Alors, ce sera facile, en effet. Je puis vous faire donner, à bref délai, le commandement de l’un de mes navires. Seriez-vous prêt à vous embarquer procriainement ? .... — Oui, monsieur. Je dois ajouter que ma mère et ma fiancée sont, à ce sujet, d acord avec moi. — Très bien*...