Extrait du journal

Charles Maurras, qui vient faire une conférence à Marseille, publiait il y a quarahte-deux ans une brochure sur la décentralisa tion. Je suppose que ses idées régionalistes n ont pas varié., II exprimait cette certitude : « Pour sauver le patriotisme, il faut réformer la patrie, comme il faut réformer l’Etat pour sauver la notion de gouvernement. » Il est émouvant de constater que cette vérité puissante commence à peine sa réalisation sociale.. Cependant, lorsque Maurras résumait en cinquante pages sa doctrine fédéraliste, un vif mouvement d’opinion l’accompagnait dans le sens de ses idées. Les champions étaient nombreux : Bourget, Barrés, Hovelacque, Thiaudière, Mme Adam et Mistral lui-même, dont le souffle lyrique enflammait les apôtres., Puis, la politique, qui ne vit que de centralisation à outrance, étouffa les aspirations à l’indépendance provinciale. Aujourd'hui, la plus dure épreuve de notre Histoire nous y ramène.. L'un des critiques de l’époque disait : « Ce que ne veut pas Maurras, c’est cette maison commune, ce caravansérail, cette table d'hôte où, sous prétexte d’unité, ou mieux d'uniformité, on met les Français sur le même pied que les étrangers..Rendre à l’individu sa vie propre dans la famille, à la famille sa vie dans la province, c’est refaire la patrie. » Exactement.; — E. Tu*...