Extrait du journal
De 1927 à 1933, le nombre de nos hôtes étrangers a diminué de OU %. De 2.500.000 touristes venus en Fran ce en 1927, ce chiffre est tombé à 700.000 pour 1931. Le montant de leurs dépenses a diminué de 80 %. Le tourisme qui nous a rapporté 12 milliards en 1927 ne nous a rap porté que 2 milliards en 1931. « La situation de l’hôtellerie française, a dit M. Borrel au Sénat, est particu lièrement grave. A Paris, seulement pour 1933, l’hôtel Claridge accuse une perte de 10 millions, les hôtels de la Société Immobilière une perte de 2.500.000 francs, l’hôtel Ambassador, une perte de 2.500.000 francs, l’hôtel Boval-Monceau, une perte de près de 2 millions, l’hôtel Scribe annonce une perte de 1.500.000 francs ». tin 1928 les jeux ont rapporté 414zMP.000 francs, en 1920 leur pro duit ‘a* été de 403.935.000 francs, eh 1930, de 338.071. OCX), en 1931, de 248 millions de francs, en 1932, de 101 millions, en 1935, de 155 mil lions. » « Que me font, à moi, dites-vous, les embarras des grands hôtels ? ». Nous vous trompez. « Essayez de vous représenter, a dit M. Borrel, la quantité des produits d’alimentation qu’eussent consommés deux ou trois millions de touristes séjournant dix ou quinze jours dans notre pays ? Nous avons, paraît-il, trop de blé, trop de vin, trop de bétail, nous avons trop de légumes, trop de den rées de toutes sortes. En perdant des millions de touristes nous avons perdu des millions de consomma teurs et nous n'avons pas pu procé der à cette « exportation invisible » qui naguère grossissait si fortement nos ressources ». Pourquoi, en définitive, les étran gers ne viennent-ils plus en France ? Mes voyages fréquents me donnent le droit de dire que je possède en cette matière une compétence, .l’af firme que la principale cause de leur abstention — on pourrait presque dire la seule cause — réside dans le coût de la vie trop élevé en France. Les Anglais, en particulier, ont un flair extraordinaire pow découvrir très rapidement, les pays où ils peu vent satisfaire à bon marché leur goût pour les voyages. Je les ai vus, durant l'été dernier, s’abattre par milliers et par milliers sur le Tyrol, simplement parce que le Tyrol est cheap ce qui veut dire qu’on y vi vat te sans trop se faire rançonner. Toute la question est là ! Vous pou vez multiplier en France les attrac tions, les galas, les cavalcades, les expositions. Rien n’v fera, aussi longtemps que les Anglais et les Américains, terriblement éprouvés eux-mêmes par la crise, n’obtiendront pas un suffisant pouvoir d’achat chez nous, en échangeant leurs livres ou leurs dollars. A cette cause fondamentale on peut en ajouter quelques autres, mais se condaires. Des étrangers que j’ai fait parler m'ont dit: « Les Français ne sont plus aimables et souvent même ils se montrent hargneux. Leurs employés de magasins, leurs chauffeurs de taxis sont renfrognés et parfois insolents. Beaucoup d'hô teliers français ont. gardé la funeste habitude de considérer le voyageur étranger comme une « poire ». En Italie tout visiteur a le droit de faire vérifier ses factures par un bureau spécial qui se charge immédiatement de la rectification nécessaire s’il y a lieu. De même, en Italie, aucun conducteur de taxi ne peut, sans ris quer d’être sévèrement puni, essayer de filouter un étranger. La France est très en retard en tout ce qui con cerne l’hygiène. Elle est enlaidie par les affreux panneaux-réclame qu'elle laisse apposer à tous ses carre fours ». Admettons qu’il y ait un peu de vra.i dans chacun de ces griefs et conservons notre opinion : Tout re pose, en cette matière, sur le cours du change et le prix de la vie. Les touristes désertent la France alors qu'ils vont de plus en plus en Italie (1 million en 1925, 3.500.000 en 1934). (Lire la suite en s* paye)...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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