Extrait du journal

mère, de cette mère chérie, qui sommeillait. Ignorante,‘à quelques pas, et pour laquelle la jeune fille se sentait prête à tous les dévoue ments, à tous les sacrifices. A l’aube, elle avait sauté hors de son lit. Après avoir allumé le feu dans le petit poêle de fonte, elle s’était installée devant sa table de travail où s’étalaient ses godets, ses pin ceaux, sa boîte à couleur. Elle avait rangé soigneusement, précieuse ment tous ces chers objets qui n’allaient plus lui servir, et grâce auxquels jusqu’ici Pauline et elle avaient vécu. Puis elle s’était occupée des premiers pré paratifs de sa toilette. Dans son lit, la malade avait entr'ouveit les paupières. Et ses regards pleins d’amour suivaient cha cun des gestes de son adorée. — Germaine, fit-elle tout â coup, qu’as-t* donc ce matin, ma chérie ?... A la voix de sa mère, celle-ci s’était retour née. Elle se précipita vers la chère malade et l’étreignit passionnément. Pauline, la première, détacha doucement les bras de la jeune fille, enroulés à son cou. Elle interrogea de nouveau : — Tu n’as pas répondu, Germaine? — A quoi, petite mère?... — A ma question. Je te demandais ce que tu avais ce matin. Tu n’es pas comme de coutume. Je te trouve agitée, nerveuse. On dirait qu’une pensée ou une inquiétude te tra vaille. — Moi !... — Oui ; ton visage n’a pas la fraîcheur des autres jours. Tes traits sont fatigués, et dans tes yeux il y a comme une flamme de fièvre. — Mais, maman, que vas-tu t’imaginer là? — Oh! )e ne me trompe pas. — Que si !... C’est vrai, je suis un peu éner vée. Ce n’est rien. Cela va se passer, lîolmêuie je ne saurais dire la raison de cet i...