Extrait du journal

et les épaules couvertes d’une légère pe lisse de sale, brodée de plumes do cygne. Elle avait du pleurer, car au bout de ses cils tremblaitencoro une larme mal essuyée; mais ses tristesses n’avaient pas été de lon gue durée, car un radieux sourire errait sur ses lèvres et son regard brillait. Etourdie en effet par le sentiment do la faute qu’elle avait commise, écrasée sous le poids de la honte, Eliane avait pendant quelques jours été partagée entre une dou leur infinie et un ineffable bonheur. Elle s’était donnée à l’homme qu’elle aimait dans un éperdument d’amour, elle lui avait livré tout son cœur, toute son àine, son corps même!... Eh bien, qu’importait? Avait-elle donc mal agi?... Elle l’aimait, et elle, était à lui, comme il était à elle! Maintenant ils ne pouvaient plus être sé parés! Les prétendues lois du monde, les préjugés, est-ce que cela existait pour eux. Ne l’adoralt-il pas? Ne le lui avait-il pas juré et ne croyait-elle pas aveuglément en sa parole? C’était vrai, d’abord elle avait beaucoup souffert; mais c’était son orgueil, un or gueil stupide qui était blessé ! Elle avait eu peur qu’il la méprisât plus tard d’avoir suc combé, qu’il lui en voulût d’avoir été faible, qu’il ne comprit pas qu’elle l’aimait au point de ne rien regretter. Mais il avait conservé pour elle le même culte, la môme adoration respectueuse. Chacune de ses lettres necontenait que des protestations do son éternelle tendresse, accrue encore par le nouveau lien et le cher mystère qui les unissaient. Ce soir-là, elle venait de prendre dans le grand vase de bronze le billot qu’il lui avait adressé. Quand une première fois elle avait passé, lp vase était vide. Elle avait eu un frisson...