Extrait du journal

elle, et il s’était juré, s’il revenait à la santé, de la rendre aussi heureuse que ja mais enfant ou jeune fille l’ait été sur la terre. Les choses en étaient là lorsque quelques heures après son arrivée à Paris, Claire de Mondragon franchit le seuil du somptueux cabinet où Philippe de Roquebrune l’intro duisait. Que se dirent-ils pendant une heure que dura leur entretien ? Les portes étaient closes, et si épaisses les tentures qui les recouvraient, que nulle oreille indiscrète n’en eût pu saisir un mot. Tout à coup, le grand cartel collé au mur vis-à-vis de la cheminée, sonna minuit. Philippe tira machinalement sa montre. — Avez-vous votre voiture en bas ? de manda-t-il avec un calme que n’avait plus sa compagne. Celle-ci, d’abord ahurie, finit par com prendre la question Son visage était bouleversé et son trouble extraordinaire. — Non, dit-elle, je suis venue en fiacre. — Voulez-vous que je vous fasse recon duire par mon cocher ? Elle se récria vivement : — il me manquerait plus que cela, pour que tout l’hôtel de Cypières sache demain matin où j’ai passé la soirée aujourd’hui... — Alors,permettez-moi de vous renvoyer La rue de Varenne est loin, et vous ne pou vez y aller à pied. Si vous tardez encore, il n’y aura plus de voiture aux stations du quartier. Elle se leva raide et froide comme une statue de pierre. Mais quand elle voulut marcher, elle chancela. — Appuyez-vous sur moi, lui dit le duc avec une sollicitude à laquelle il ne l’avait...