Extrait du journal

C’est Pâques. P,ouvrant sa paupière, Sortant du sépulcre plus beau, l.e Christ a descellé La pierre, l-;t laissé vide le tombeau I Comme lui, nobles dignitaires Des temps de vieilles probités. Levez-vous, serviteurs austères. Comme lie Christ, ressuscitez I Ministres couchés dans la gloire Et dont l'honneur parait si loin, Vous avez des pages d histoire Que vos petits-fils n’auront point I De vos vertus héréditaires Notre âge n’est plus soucieux : Quittez vos tombes solitaires Ou vos Panthéons glorieux I Après avoir passé des lustres Au pouvoir, loin de tout remords, Ministres, vous mouriez illustres : Ceux d'à présent no sont pas morts 1 Revenez, car la France est lasse, Et c’est elle que vous serviez 1 Revenez prendre votre place. Et le fauteuil que vous aviez 1 Et vous, ô magistrats sévères, Qui, sous l’hermine d’autrefois, Auriez monté sur des Calvaires Pour l’intégrité de nos lois 1 Reprenez, car on s’en empare, la. balance où pèsent nos droits ; Elle a besoin qu’on la répare Et qu’on remplace les faux poids 1 Ah I que votre voix retentisse On la reconnaîtra, pour sûr ! Car dans nos palais de justice Votre ombre erre encor sur le mur 1 Et vous qui dormez sous la terre. Députés des temps révolus, Honneur du toit parlementaire. Venez reanplacez nos élus ! On n’en voit plus de votre sorte. Criant l’amour des libertés ! Justement cette Chambre est morte..., Réveillez-vous I Ressuscitez 1 O vous qui. dans vos Jeux de Paume, Vous qu’on payait quelques deniers. Ne faisiez, d’une bouche d’homme. Que des serments que vous teniez t Ressuscitez ! Et de vos couches Sortez vivants et radieux. Vous les austères, les farouches, Vous les intègres, — les aïeux ! Mais le jour fameux vient ed’éc.Lore Où le Christ vainquit le trépas, C’est déjà la troisième aurore, Et vous ne ressuscitez pas ! XAVIER MAUNIER*...