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Le Petit Marseillais, 12 juillet 1877

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Le Petit Marseillais
12 juillet 1877


Extrait du journal

prix une alliance qui tourne aujourd’hui à leur bénéfice et au détriment de leurs alliés. Les bonapartistes ont eu, en outre, la triste bonne fortune de pouvoir se poser en victi mes de la révolution du 4 septembre. On a cru faire un acte de justice en leur restituant aujourd’hui une préfecture, demain un siège de magistrat ; ils avalent d’ailleurs un per sonnel tout priât, tout organisé, ayant vingtans d’expérience et qui se flattait de lutter contte la République avec des armes irrésistibles. Leur influence et leurs intrigues crois sant, il a fallu leur faire une place parmi les conseillers du gouvernement ; de telle sorte qu'au lieu de se faire pousser par eux, on les a poussés tout doucement, presque incons ciemment aux premiers postes. Aujourd’hui ils y sont et ce ne sont certainement pas les monarchistes qui les en délogeront. D’ailleurs, en gagnant du terrain dans les régions officielles, ils ont gagné du terrain devant le suffrage universel. Ils n’ont eu pour cola qu’à faire comme si l’Empire exis tait toujours, à se servir de leurs vieux pro cédés de propagande et de pression électora les, les mêmes qu’ils vont encore employer dans les élections de 1877, mais cette fois avec le concours officiel du gouvernement. C’est maintenant que les monarchistes voudraient jeter les bonapartistes par dessus le bord?... n est trop tard ! Il est aisé de faire miroiter des chiffres, de fouiller dans la statistique électorale, de dire que l’on va marcher drapeau contre dra peau et que l’on n’a rien de commun avec ce parti bruyant ! C’était il y a six ans qu’il fallait user de cette tactique ; mais, alors, il eût fallu se li guer franchement avec les républicains con tre l’ennemi commun ; il eût fallu adopter cette devise : Plutôt la République que V Em pire, tandis qu’on n’a cesse de justifier ce pro gramme: Plutôt VEmpireque la République! Les conservateurs récoltent aujourd’hui ce qu’ils ont semé.. Il y a bien trois partis sur les rangs, mais, en réalité, la lutte n’est engagée qu’entre Y Empire et la République....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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