Extrait du journal

— Sans être sûr que... j’emporte le pardon do Charlotte... oui... et puis aussi... un peu de ton amour filial... et de ta pitié... Gauthier éclate en sanglots convulsifs. — Père, je te sauverai. — Non !... il est trop tard. — Père, tu ne mourras pas, nous répare ront le mal que tu as fait et il y aura encore îles jours hcuveuXi pour toi... ne meurs pas. ne meurs pas. — J’ai frappé à coup sûr. Pardonnes-tu t — Oh ! père, père, je t’aime, je t’aime, je te pardonnel — Ah! Un bonheur infini, une sorte d’extase, sur ce visage de moribond. Il tourne son regard vers la Pocharde. Il l’implore, il n’a plus la force de parler... Alors, tous ils supplient Charlotte depardonner à l’homme qui vient de se châtier. Mais Charlotte so tait, — et ce silence est tragique. Elle a trop souffert : le pardon ne vient pas à ses lèvres... Claire et Louise s'approchent do la pauvre femme. Elles l’enveloppent de leurs bras, dans un même sentiment, dans une même pensée. Et les deux jeunes filles murmurent : — Mère, te souviens-tu de la prière que tu nous as apprise autrefois! Tu n’as pu l’oublier Puisqu’il y a quelques jours à peine tu nous la redisais... Ecoute, mère, écoute... Et, ensemble,elles lui répètent : «Mon Dieu, pardonnez à tous ceux qui ont •Ait du mal à notre pauvre maman comme elle leur a pardonné elle-même... » Charlotte est vaincue....