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Le Petit Marseillais, 12 mai 1872

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Le Petit Marseillais
12 mai 1872


Extrait du journal

Nous avons reçu hier la dépêche sui vante datée de Londres, 10 mai : Le Globe regrette d’apprendre que le bruit court dans les cercles bien informés que les négociations avec l’Amérique ont été rompues soudainement aujourd’hui. Cette nouvelle est donnée cependant sous toutes réserves. LES DEUX CORTÈGES Peut cortèges se sont rencontrés à l’église ; L’un est morne, Il conduit lo cercueil d’un enfant, Une femme le suit, presque folle, étouffant Dans sa poitrine ou feu le sanglot qui la brise ; I, autre, c’est un baptême ; — au bras qui le défend Un nourrisson gazouille une note indécise, Sa inère, lui tendant le doux sein qu’il épuise, L’embrasse tout entier d’un regard triomphant ! On baptise, on absout, et le temple se vide, deux femmes alors, se croisant sous l’abside, Echangent un coup d’œil aussitôt détourné ; Ft, merveilleux retour qu’inspire la prière, La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né. Joséphin SOl’LARY. LA DÉPUTATION ALSACIENNE CHEZ M. GAMBETTA Une dépêche télégraphique que nous recevons de Paris nous apprend qu’une députation est allée, jeudi 9 mai, offrir à M. Gambetta, au nom de nombreux sous cripteurs de l’Alsace, un groupe de bronze représentant la République recevant les ruines de la patrie et préparant la re vanche du droit sur la force. L’adresse de la députation dit : « Ce groupe est le symbole de nos luttes contre l’étranger, de nos douleurs et de nos invincibles espérances. « Les Alsaciens, ajoute l’adresse, ne cessent pas de vivre avec la France ; ils lui resteront fidèles, nous avons confiance dans l’avenir de la France. « Les Alsaciens sauront avoir la patience comme ils ont la ténacité. Cette image nous soutiendra, et nous ne faiblirons point. « L’honneur national que vous avez main tenu intact au milieu d’effroyables effondre ments est pour nous un gage assuré. « Nous reviendrons un jour nous asseoir au foyer de la famille ! » La réponse de M. Gambetta a été mo dérée ; il s’est exprimé à peu près dans ces termes : « Ce qui doit être reporté aux commettants qui m’ont choisi comme dernier défenseur de leur droit et de leur honneur n’est pas une parole d’excitation, non, mais une parole de résignation agissante. Parlant ensuite du progrès de la Répu blique, M. Gambetta a dit: « La République gagne du terrain à force de modération, démontrant ainsi que de son côté se trouve l’esprit d’ordre, do paix civile, de progrès rapide et rationnel. « Il est dur, a-t-il ajouté, de voua demander l’esprit de sacrifice ; mais il est nécessaire que vous donniez à la France l’exemple d’une population sachant conserver ses sentiments sans sortir de la mesure et sans provoquer une intervention. « La reconstruction de la France une fois opérée, l’axiome barbare, que la force prime le droit, ne demeurera plus. « Donnons à l’Europe, a dit en terminant...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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