Extrait du journal
PAS D’ÉVÊQUES! M. le préfet a assuré à M. Guichet que l'archevêque d’Aixet l’éveque de Marseille ne seraient pas invités au banquet offert au conseil général. Il est donc vrai : Monsieur Guichet, par convenance Autant que par pudeur, Rufuae de dîner près de votre Éminence Et do votre Grandeur l Peste ! s’asseoir à table auprès d’un archevêque, Goûter des mêmes plats t Au dessert se lever et puis trinquer avecque Deux éminents prélats I Qui sait ce que Guichet en secret leur reproche t Ma foi ! l’on n’en sait rien. Entendit-il contre eux un mauvais son... de cloche î Cela se pourrait bien. Est-ce qu’il vous a vu vous tenir mal à table, Ce bon monsieur Guichet f Vous a-t-il vu manger de façon détestable Dans votre archevêché t Est-ce que vous mettez les coudes sur la nappe 1 Moi je trouve anormal Que oe monsieur Guichet qui mangerait du pape Près de vous soit si mal ! Est-ce qu’en vous voyant mettre votre serviette Ça nuit à sa santé f Craint-il que vous laissiez tomber dans son assiette Vos Bénédicité t A-t-il peur de vous voir dire quelque prière f (Ça trouble l’appétit !) Ou bien quelques versets de votre bréviaire Au moment du rôti I Il se méfie... et, dam ! il serait mal à l’aise Tout le temps du repas, A ce point qu’au dîner, si l’on se trouvait treize. Il ne vous voudrait pas ! Deux évêques! ça peut vous ôter d’aventure Tout l’appétit qu’on a, EU l’on se croit près d’eux comme dans l’Ecriture Aux noces de Cana ! EU s'il faut leur verser, par pure politesse, Un verre de liqueur, On a l’air, n’est-ce pas ? de leur servir la messe Comme un enfant de chœur i Deux prélats ! dit monsieur Guichet, quoi mauvais Deux prélats, sacrebleu ! I rêve ! Ça vous a toujours l’air,dès que leur main se lève, De vous bénir un pou ! Puis, quand viennent les toasts, quand le champagne Je ne sais quel démon I mousse, S'ils disent quelques mots, subitement les pousse A vous faire un sermon l Avec eux ce dîner — on ne peut s'en défendre — Aurait l’air clérical ; Si l’on sert de l’agneau, Guichet pourrait le prendre Pour de l’agneau pascal ! Jugez donc si Guichet serait vite au supplice, Quels frissons dans le dos I U pourrait bien, jba foi ! prendre pour un calioe Son verre de bordeaux I Mais ils ne viendront pas : Guichet se tranquillise, Car s’ils venaient, enfin, Il pourrait prendre pour un canon de l’Eglise Chaque verre de vin ! Non l ils ue viendront pas ; puis, s’ils viennent,qu’imPour rassurer Guichet I porte ! EU qu’aucun électeur ne s’en doute, à la porto On mettra le... guichet ! XAVIER MAUNIER....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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