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Le Petit Marseillais, 13 août 1941

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Le Petit Marseillais
13 août 1941


Extrait du journal

« Les raisons de ce malaise sont faciles à comprendre. Aux heures cruelles succèdent, toujours, des temps difficiles : lorsqu’aux frontières d'une nation que la défaite a mis hors de combat — mais que son empire laisse vulnérable — la guerre continue, ravageant chaque jour de nouveaux continents, chacun s’interroge avec angoisse sur l’avenir du pays. « Les uns se sentent trahis ; d'autres se croient abandonnés. Certains se demandent où est leur devoir : d'autres cherchent d'abord leur intérêt. La radio de Londres et certains journaux français ajoutent à ce désarroi des esprits. Le sens de 1 intérêt national finit par perdre de sa justesse et de sa vigueur. « De ce désordre des idées, nait le désordre des choses. Est-ce vraiment le sort qu’après treize mois de calme et de travail, d'incontestable reprise, la France a mérité ? « Français. je vous pose la question. Je vous demande d’en mesurer l’ampleur et d’y répondre dans le secret de vos consciences. Les relations franco-allemandes « Nos relations avec l'Allemagne sont définies par une convention d'armistice, dont le caractère ne pouvait être que provisoire. La prolongation de cette situation la rend d’autant plus difficile à supporter qu’elle régit les rapports entre deux grandes nations. « Quant à la collaboration, offerte au mois d'octobre 1940 par le chancelier du Reich, dans des conditions dont j'ai apprécié la grande courtoisie, elle est une œuvre de longue haleine et n’a pu porter encore tous ses fruits. « Sachons surmonter le lourd héritage de méfiance légué par des siècles de dissensions et de querelles pour nous orienter vers les larges perspectives que peut ouvrir a notre activité un continent réconcilié. « C'est le but vers lequel nous nous dirigeons. « Mais c'est une œuvre immense qui exige de notre part autant de volonté que de patience. D'autres taches absorbent le gouvernement allemand, des tâches gigantesques où se développe, a l'Est, la défense d’une civilisation, et qui peuvent changer la face du monde....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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