Extrait du journal

— Vous n’avez nul besoin de ma pitié,ma chère. Mon intention , je vous l’affirme, n’est pas de vous causer le moindre préju dice. — Vous connaissez mon passé, Monsieur le marquis, — continua la jeune femme ; — Il est effroyable, il m’épouvante, et je dé tourne la tête pour ne le point voir ; mais je m’étais juré de le racheter , autant que cela peut dépendre d une créature humai ne. par une vie désormais sans tache. Il n’y a qu’un instant je vous disais :Le crime me fait horreur ! je ne mentais pas et je don nerais la moitié des années qui me restent à vivre pour être dans l'avenir en paix avec ma conscience. — Eh mais, répliqua Saint-Maixent d’un ton moqueur, voilà, ma chère, des résolu tions merveilleuses '. a Dieu ne plaise que j’y porte atteinte et que je cherche à faire chanceler une si prodigieuse conversion. Aussitôt que vous aurez fait ce que je veux (et ce sera bientôt), vous redeviendrez maî tresse de vous-même, avec une somme fort ronde en poche. Vous serez libre de prati quer toutes les vertus, et même d'entrer dans un couvent pour peu que le cœur vous en dise. — Mais auparavant, balbutia Simone, il faudra vous servir,et c’est un nouveau cri me que vous me demanderez. Le marquis fit un geste d'impatience. — Mordieu ! ma chère, s’écria-t-il, ne discutons plus sur les mots! Je vous ai prouvé que j’étais le maître. Courbez donc la tête devant ma volonté, Françoise Arzac; sinon, nye le sort de Simone Raymond s’ac...