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Le Petit Marseillais, 13 mai 1868

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Le Petit Marseillais
13 mai 1868


Extrait du journal

Un cri d’indépendance courait de plus en plus dans l’Amérique espagnole. — Voilà donc enfin la renaissance du Nouveau-Monde, disait l’Europe. L’Europe se trompait celte fois-ci encore. Sans doute, il y avait dans ce fait étonnant de quoi éblouir les regards du vieu~ continent. Hommes d’état et diplomates, philosophes et publicis tes, industriels et banquiers, jeunes gens amoureux de toutes les aventures, c’était à qui saluerait à sa manière cette éclosion inattendue des démocraties nouvelles. Dans de brillantes utopies, presque tous présentaient hardiment la régénération de cette belle moitié de l’Amérique comme le gage assuré de la splendeur commerciale de l’ancien monde. On alla jusqu’à prédire aux hommes du Sud le sort heureux et puissant de leurs frères (les Etats-Unis. L’évènement, comme on sait, n’a point justifié tant de flatteuses prophéties; c’est que la fertilité du sol, la ri chesse des mines, l’immense variété des productions et deux grandes mers ne sont que des signes équivoques du bonheur d’un peuple, si tout cela n’est point réglé par l’éducation publique et par la sagesse d’institutions sé vères. En effet, que trouva la jeune liberté en descendant sur ces rivages au Mexique et de la Plata ? Une ignorance profonde dans presque toutes les classes, l’habitude in vétérée du despotisme espagnol, tous les maux que fait naître l’amour immodéré aes plaisirs; toutes les habitu des vicieuses qu’engendre la paresse. Où donc au milieu d’un tel état de choses, rencontrer des hommes dignes de diriger le mouvement nouveau T Où prendre, ainsi que chez leurs frères du Nord, des ministres comme Madisson, Adams et Monroe, des généraux comme Washington, des ambassadeurs comme Benjamin Franklin et Jefferson i Un seul homme, Bolivar; fut à 1a hauteur de si grandes...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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Données de classification
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