PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 14 avril 1871

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
14 avril 1871


Extrait du journal

Il ressort, d’une dépêche de M. Thiers que des négociations seraient ouvertes pour en arriver a une conciliation. « Rien des intermédiaires, écrit le Chef « du pouvoir exécutif, sont venus à Ver• saille» porter des paroles, non pas au no n « de la Commune (sachant qu’à ce titre ils « n’auraient pas même été reçus), mais nu « nom des républicains sincères qui deman« dent le maintien de la République et qui « voudraient voir appliquer des traitements # modérés aux insurgés vaincus. La réponse « a été invariable. Personne ne menace la « République si ce n’est 1 insurrection elleo même. » Tous les hommes de cœur, tous ceux qui ne se laissent pas entraîner par des passions aveugles mesurent l’étendue du danger qui menace la France, sondent l’abime immense dans lequel nous plongeront inévitablement nos discordes civiles, désireront certaine ment qu’une entente s etablisse entre Paris et Versailles, entre Français que des haines politiques peuvent diviser un instant, mais que le sentiment du devoir et du patriotisme uoit trouver unis. Et n’est-ce pas assez de sang versé dans des luttes fratricides 1 Quel sera, du reste, le dénouement du ter rible drame qui se joue et auquel nos seuls ennemis, les Prussiens, assistent en specta teurs réjouis ? Que Paris ou Versailles ait le dessus, que l’insurrection triomphe ou que le gouverne ment légal l’emporte, la France aura péri, dans les cruelles convulsions de la guerre civile Et ceux oui l’ont provoquée, ceux même qui aujourd'hui n’écouteraient pas la voix de la raison et du patriotisme pour la faire cesser, auront un compte terrible a rendre au pays. La lutte prend à l heure qu’il est des pro portions gigantesques, effïoyables Encore quelques jours et Paris qui a tant souffert sera brûlé,ensanglanté par la guerre civile ! Oh ! épargnons à la patrie agonisante cette dernière honte ! Assez de sang français versé comme cela, et que les Parisiens,* ami de l’ordre, dési reux de voir la prospérité renaître,et le tra vail féconder notre beau sol dont l’invasion a si cruellement paralysé les ressources, écoutent ce suprême et "éloquent appel que le Bien Vublic fait à la conciliation . « Allons ! debout, les paresseux ! debout, les égoïstes ! debout, les lâches ! qu’à la même heure, par un de ces élans qui res semblent à l’explosion d’une traînée de pou dre, les citoyens, les femmes sortent de leurs maisons, se groupent sur les places voisines de leurs demeures ; qu’ils soient un million dehors, arrêtent ceux qui vont au combat en leur prêchant la concorde et la raison ; qu’on aille en foule immense audevant de l’armée, en apportant à ses chefs la pensée du vrai Paris, la pensée ferme de la cité vaillante,forte de son droit,triste des folies qu’on masque derrière son droit ! » À RU Y....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • vermorel
  • deguerry
  • l. richard
  • thiers
  • martinelli
  • paris
  • france
  • versailles
  • allons
  • la seine
  • commune
  • mo
  • marseille
  • honolulu
  • bonaparte
  • la république
  • a. r.