Extrait du journal
leviers moteurs, pistons, bielles, vile brequin, axes et roues, et nos os et articulations. Si toute cellule, par le fait qu’elle brûle le mélange nourricier pour pro duire de la chaleur et du travail, peut être qualifiée de « chambre à combustion », la comparaison se pré cise et se concrétise quand on prend dans les deux machines, l’automobile et l’humaine, la fonction qu’elles pré sentent en commun : la fonction de locomotion. Mais les réactions inti mes qui se passent, d’une part, dans la chambre d’explosion, d'autre part dans la cellule musculaire, sont de modalités toutes différentes, l’archi tecture vivante et la cellule s’oppo sant à la structure inerte de la cons truction automobile. Tout cela, bien entendu, n’est qu’un rapprochement de fonctions et nullement une identificàtion de structure et de mécanisme intime ; il faut entendre, par là, que les deux machines dans toute une série de leurs opérations, présentent les mêmes points de départ, et, par étapes semblablement échelonnées, poursuivent les mêmes buts et arri vent aux mêmes fins : l’une au moyen de la matière Inerte, l’autre de la matière vivante. Cette similitude nous prouve donc, une fois de plus, que l’homme n’in vente rien et qu’il ne fait que redé couvrir les lois incluses dans la nature. Son génie est moins fait de création que de découverte. Peut-être le phénomène inverse se produira-t-il un jour ? Après avoir imité dans le moteur à explosion l’organisme hu main, l’homme ne va-t-il pas, à son tour, se modeler sur les machines qui sont devenues sa préoccupation cons tante ? Le type idéal du chauffeur s’est tellement identifié avec la voiture qu’il conduit, qu'il est devenu com plètement insensible à la beauté des paysages traversés en bolide, et que toutes les émotions du voyage se réduisent pour lui « à bouffer des kilomètres ». Le piéton des grandes villes tourne à l’automate. Son visage tendu vers un but : faire de la vitesse, alors même qu’aucune nécessité ne l’y oblige, ne reflète plus ni pensée, ni sentiment, et son cerveau « métallisé », comme celui des amants d’Antinéa, au lieu de secréter des idées n’ordonnera bien tôt plus que des mouvements de plus en plus rapides et précis. La danse elle-même, au lieu d’être restée un transport dvonisien, une gracieuse parade ou, comme la valse, un voluptueux enlacement, et tou jours soumise aux souples lois du rythme, n’est plus qu’une série de...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
En savoir plus Données de classification - allemand
- gabriel arnaud
- lalor
- delord
- lacarrière
- vendetta
- borodine
- richelieu
- murati
- daniel
- inde
- londres
- paris
- delhi
- formosa
- rome
- chine
- toulon
- brix
- marseille
- parlement
- sénat
- la république
- havas
- agence havas
- n l.
- société des nations
- centrale