Extrait du journal

çurent la noire silhouette dont les tours car rées se profilaient sur le ciel étoilé. — Mince de castel ! jeta le plus jeune des deux étranges personnages. Ça doit être ru pin, là-dedans î — Nous vous remercions infiniment, mon sieur. conclut son compagnon. Voulez-vous maintenant me dire votre nom, pour que je me souvienne de votre bonté Y — Mon nom Y s'étonna le jeune homme. A quoi bon ? — Suit-on jamais ! Peut-être pourrons-nous, un jour, vous rendre service. — Eh bien, je me nomme Pierre. — Seulement ? — Je n’ai pas d’autre nom. —- Bizarre !... Enfin c’est votre affaire, je vais aussi vous dire les nôtres, afin que si le hasard nous remettait en présence, dans (les circonstances moins pénibles, vous puissiez vous rappeler ceux que vous avez obliges si charitablement. Je me nomme Pas-deChance, et mon compagnon, « le Désossé » ! Adieu, monsieur, nous allons essayer de trou ver à manger, grâce à vous ! , En achevant, les deux miséreux se remirent brusquement en chemin dans la direction de Cunault, laissant Pierre stupéfait et interdit sur la route. Ainsi Frédéric Mandel. surnommé Pas-deChance, se trouvait maintenant en France, six mois après son inexplicable disparition dans la forêt de la Guyane ? Au prix de quelles cruelles éprouves le mal heureux forçat évadé était-il enfin parvenu si près du but qu'il désirait atteindre pour ac complir les volontés suprêmes de Jacques de Champrevert ? Lancé témérairement à la poursuite des nè gres bosch, en proie à la plus intense surex citation, il franchissait en bondissant les buis sons, les huiliers inextricables, lorsqu’il sentit tout à coup le sol manquer sous ses pieds. Des branchages craquèrent, se brisèrent en...