Extrait du journal

tons pas une bourde irréparable en nous laissant pousser sur la pente savonnée de l’intervention. Elle conduit infailliblement à la guerre. Mais alors, dira-t-on, que taire ? Si ceux qui dirigent notre politi que étaient intelligents, ils se seraient déjà aperçus que la solution du pro blème qui nous inquiète est bien moins entre les mains de l’Italie ou de l’Allemagne qu’entre celles de l’Espagne de demain. Toute leur action aurait dû se régler sur cette idée. Or, non seulement nous avons manqué d’adresse avec Franco, mais encore nous choisirions pour nous déclarer contre ce général le moment où le sort des armes se décide en sa faveur. Ce serait une stupidité et une folie. De plus, il ne faut pas connaître le patriotisme ombrageux des Espa gnols pour imaginer qu’ils puissent céder, à quiconque, une parcelle de leur territoire national, même en échange d’un grand service. Sur ce sentiment on raconte au Portugal une histoire plaisante, que nos si habiles politiques pourraient utilement méditer. « Un Portugais parcourt monté sur une mule une longue route dans une vallée aride et déserte. Il voit un puits et s’en approche pour boire. Comme il se penche, il y aperçoit un homme accroché au rocher, le corps dans l’eau. C’est un Espagnol qui est tombé accidentellement. « — Je vais te sauver, lui dit-il. « Et l’Espagnol de répondre : « — Merci, hombre, si tu me tires de là, vois-tu, je ne te ferai pas de mal... » ... Sans compter que lorsque la guerre d’Espagne sera finie, les vain queurs auront besoin de beau coup d’argent pour reconstrui- J re leur pays. Et ce jour-là, ils s’adresseront d’abord à Lon dres et à Paris......