Extrait du journal

exemple, la période de ces exercices d’assoupplissement, excellents sans doute pour tous ceux qui n’ont pas l’habitude de la gymnastique, mais dont ils n’avaient que faire. Peut être quelques-uns d’entre eux ont-ils pu se laisser aller jusqu’à dire entre leurs dents qu’ils savaientdéjà ce qu’on était en train de leur apprendre ; ils ont eu tort, sans doute — au régiment on ne doit point murmurer—mais la méthode d’instruction dont ils se plaignaient avait tort aussi, et plus qu’eux ; elle avait ce tort grave de ne pas les avoir prévus. De là des malentendus, des froisse ments regrettables qui eussent été évités si les sociétés de gymnastique avaient bénéficié, si je puis ainsi dire, d’une sorte de reconnaissance d’utilité publique ; si ces sociétés possédaient comme une existence officielle ; si, subventionnées par les Chambres, protégées parle ministère de la guerre, elles étaient revêtues d’une indiscu table autorité. Ce qui n’a pas été fait peut encore être fait aujourd’hui. En ces temps où l’anémie exerce tant de ravages dans une population déjà trop peu nom breuse, plus que jamais il importe de favoriser ces exercices physiques qui enchérissent le sang de la jeunesse et élargissent sa poitrine. Et, au point de vue militaire, ce qui a sembfé à bon droit nécessaire lorsque la durée du service actif en temps de paix était fixée à cinq années, aoit l’être encore plus alors que cette durée est réduite à trois années et, le sera encore davan tage au jour prochain où nous aurons le service de deux ans. Plus est réduite la durée de la présence sous les dra peaux, plus, cela tombe sous le sens ; il y a avantage à mettre tous les jeunes gens en mesure d’acquérir les notions préparatoires qui leur seront d’un si puissant secours au régiment. Qu’on le veuille ou non, que cela plaise ou déplaise à quelques-uns, l’armée — étant, à l’heure actuelle, la nation tout entière — n’est plus dans les casernes : elle est partout. Le régi ment est le novau autour duquel, au jour de la mobilisation, viennent se grouper tous les éléments constitutifs de l’unité de combat ; il est surtout l’école où la jeunesse française va pour apprendre à se servir du fusil, du canon et du sabre, ainsi que pour rece voir ces indispensables leçons de discipline qui ne peuvent être données que là. Cette conception étant — et elle n’est point arbitraire, elle est imposée par la force même des choses — on voit de quelle importance sont, d’une part, les exercices des réservistes et des territoriaux, ayant pour objet d’empêcher de s’oblitérer la mémoire, tant intellectuelle que physique ; d’autre part, les exercices préparatoi res grâce auxquels les instructeurs régimentaires trouvant, qu’on nous passe l’expression, la besogne toute mâchée, pourront, en abrégeant les premières séances, gagner un temps précieux. J’espère qu’il se rencontrera, un jour, un ministre de la guerre d’esprit assez libéral et assez éclairé pour, se dégageant de préventions injustifiées, rassembler, coordonner les forces éparses, mal utilisées, que représentent les sociétés de tir et de gymnastique, et organiser sérieuse ment l’instruction militaire prépa ratoire. LUCIEN VICTOR-MEUNIER. CHRONIQUE DU LUNDI LE JARDIM~zbOLOSl(jPE Une promenade que les Marseillais font peu souvent et qui. cependant, n’est pas sans offrir un attiait particulier, est celle du Jardin Zoo logique. Cet établissement est, a l’heure actuelle.un de ceux qui devraient tenter la curio sité publique, non seulement par le nombre ét la variété des sujets qu’il contient, mais encore par sa situation et son aménagement...