Extrait du journal

I SI nous faisons naufrage, eh bien, nous mourrons ensemble. I Après tout, ajouta-t-il philosophiquement, un peu plus tôt ou un peu plus tard, c’est un voyage qu’il me faudra toujours faire. I Jacques, ému, lui tendit la main. — Je vous remercie de votre dévoue ment, lui dit-il, mais le refuse. ■ — Vous avez tort. Je n’ai pas l habitude de faire des phrases, je crois vous l’avoir dit. Mais quand je me décide à rendée un service, c’est après réflexion et de tout il y a quelques mois, j étais abandonné de ‘tous et voué à une mort certaine, si vous n’étiez venu à mon secours. Je vous.dois la vie. Et comme je trouve aujourd’hui l’occasion de vous prouver que je ne suis i»as un -ingrat, je la saisis avec empressement. En agissant ainsi, je ne fais que mon devoir. Ne me remerciez donc pas et dites-moi plutôt quel jour vous comptez mettre votre projet à exécution, afin que je fasse les préparatifs nécessaires. Devant une telle franchise et un désir si nettement exprimé, Jacques sentit s’éva nouir ses derniers scrupules. Et puisque le hasard le ihettalt en pré sence d’un homme dont le cœur avait su garder le souvenir de ce qu’on avait fait pour lui, il jugea inutile de faire assaut de générosité. — Je veux partir le plus tôt possible, dit-il. — Pouvez-vous quitter le bagne après l’heure du courre-feu î lui demanda La! pointe....