Extrait du journal

Paris, 14 juillet. — La revue du 14 juillet n’a ressemblé, cette année, à aucune de celles qui Vont précédé. En effet, le ministère de la guerre y a introduit un élément infiniment pitto resque qui lui a donné un éclat tout particulier: C'est le cortège historique des troupes ayant servi dans nos pos sessions lointaines depuis 1650 jusqu’à, nos jours. Bien que la revue ait lieu à 8 heures, avant 7 heures, la foule sort en rangs pressés des bouches du métro, au rond-point dos Champs-Elysées, à la Concorde. Des soldats tout autour de l'esplanade, le long du parcours que va emprunter le défilé, font la haie, l’arme au pied. Des fanfares annoncent, par instants, arrivée de troupes nouvelles qui se massent dans les rues avoisinant les Invalides, occupant l'emplacement qui leur est réservé dans le défilé. Au cune tribune n'a été édifiée. Toutefois, des emplacements sont réservés aux membres des corps constitués, aux offi ciers généraux, aux mutilés anciens combattants, aux délégations des socié tés d’anciens militaires. Sur la terras se du jardin des Tuileries, les familles des membres du Parlement, des déléga tions de préparation militaire des éco les de Paris ont également leurs places réservées. Au ciel gris, de petits nuages flottent, floconnent autour du dôme dédoré des Invalides, qui se dresse à l’autre bout de l’esplanade et couronne, avec ses ailes, ses jardins, son allure surannée, un panorama qui n’a point changé de-...