Extrait du journal

voir aidé le marquis mon maître à te dé couvrir. — C’était une illusion, mon cher. Quand on a bravé, comme moi. tous les orages de la vie, il ne suffit pas de le vouloir pour rompre de cœur et d’âme avec le passé. D’ailleurs il faut bien que je l’avoue, rien n’est monotone comme la vertu. Depuis six mois que je la pratique, je commençais à m'eu fatiguer. — Cependant, si nous n’étions pas venus, tu continuerais encore sans doute cette | existence exemplaire dont tu semblais si fort éprise. — Mon Dieu, oui... faute d’occasion pour en changer. En outre j’avais peur, songesy donc, mon salut et ma perte tenaient à si peu de chose. 11 fallait, à tout prix, éloi gner de mol jusqu’à l’ombre du soupçon. Ma bonne renommée inviolable assurait ma sécurité. Aujourd’hui tout change et je ne crains plus rien, puisque le marquis de Saint-Maixent me prend sous sa protection et qu’il me semble puissant et riche. — Riche, interrompit Lazare ; il le sera bientôt et beaucoup. C'est par millions que nous compterons, ma chère, et je serai son intendant. Par la sambucquoy, qu’endis-tu? — Je dis que tu es un heureux drôle et que j’espère bien recevoir des éclaboussu res de la pluie d’or. Le marquis est géné reux, n est-ce pas? — Comme un roi. Tu seras contente. — D’avance ie le suis ; mais je le serai plus encore quand je saurai ce que je dois l'aire. — Tu devines bien qu’il s’agit d’un tour de ton métier....