Extrait du journal

— Rendez-vous, colonel. — La victoire ou la mort, répliqua le prince en portant à son adversaire un rude coup de pointe. L’autre riposta ; un corps à corps s’en gagea où Louis fut terrassé. Quand on examina son cadavre, on constata qu’i1 avait reçu quatre coups de sabre à la tête, un â la poitrine et un au bras droit. Cet examen le fit reconnaître. On trouva sur lui une lettre de sa sœur, tachée de son sang et qui existe encore aujourd’hui aux archives du ministère des affaires étrangères de France. Napoléon regretta la mort de ce jeune héros. Il accorda la croix d’honneur à Guindey, mais en disant : — Je l’eusse fait officier s’il me l’eût amené vivant. — C’est qu’il n’était pas d’humeur à se rendre, objecta Guindey. On peut voir que, chez les princes prus siens, le goût de la guerre ne date pas d’aujourd’hui, de même qu’on a vu plu sieurs d’entre eux plus belliqueux que le souverain régnant, et pour cette cause ou pour d’autres, celui qui était appelé à lui succéder se trouver en désaccord avec lui et le manifester. Au surplus, il y a eu des faits de même nature dans d’autres pays. Peut-être est-ce pour les empêcher que le roi LouisPhilippe avait formellement interdit â ses fils de s’occuper de politique, n’excep tant de sa défense que le duc d’Orléans, héritier de la couronne, il constatait les effets de cette interdiction lorsqu’il disait, non sans contentement, â son ministre Guizot :...