Extrait du journal

était demeuré si longtemps fermé à tout écho de ce genre, et qui ne recevait d’ordinaire que dans la plus stricte intimité, il devait avoir un motif, auquel sans doute le souci de choisir un mari à sa petitc-iillc n’était pas étranger. Ce mari, envié déjà, jalousé par tous, qui serait-llï x * Aucun nom n’était prononcé. Peut-être cette soirée allait-elle décider do l’heureux élu auquel la belle héritière daigne rait apporter sa jolie main avec scs millions. Un orchestre invisible de tziganes, masqué sous un massif de verdure, avait attaqué les premières notes d’un air bizarre, au rythme entraînant. , , Des couples s’étalent enlacés ; et sous les bras des danseurs les tailles souples des fem mes s’abandonnaient. Dans l’air parfumé flottait une odeur sub tile et fine, et une fièvre montait aux tempes à respirer ce mélange troublant de parfums qui émanaient autant de la corolle des fleurs que de la gaine vivante des corsages, tandis que la musique en rythme endiablé conti nuait de plus en plus entraînante. Brusquement elle s'éteignit. Alors il y eut un remous, une poussée sou daine vers le grand salon où, en face d’une estrade sur laquelle un piano était placé, des rangées de chaises et de fauteuils avaient été disposées pour les femmes. Les hommes, debout, demeuraient derrière. Christian, qui n’avait pas dansé et qui s’é tait tcau un peu à l’écart de toute cette joie, sc laissa entraîner par Jacques de Bures. Les deux jeunes gens avaient grandi pres que ensemble, liés depuis l'enfance par les relations anciennes qui unissaient leurs deux faHsUétaient aux premiers rangs, debout dans une embrasure de fenêtre, presque à côté do l’estrade, où ils avaient ôté comme portés par le flux dé la cohue, Christian grave et comme désintéressé de ce qu’il voyait, Jacques plus...