PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 15 septembre 1888

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
15 septembre 1888


Extrait du journal

blonde, sereine, merveilleuse, moins à cause de sa beauté que de sa sérénité. Savine ne connaissait que do vue la fille de M. Patris, et encore pendant bien long temps, l’avait-elle peu regardée. Elle n’a vait fait attention à elle que depuis l’a mour de Gaston ; elle l’avait embellie par indulgence d’abord; elle l’embellissait maintenant par jalousie; elle l’imaginait irrésistible,comme elle se rappelait l’avoir été et pour se sentir bien vaincue, elle évoquait une victorieuse éblouissante. — Oui, reprit-elle au bout de quelques minutes, voilà mon ennemie ! Voilà celle qui les a changés, qui a fait de mon fils un homme, et de mon mari un héros ! Cette fille! celte tille! si je pouvais l’anéantir, l’éteindre ! Savine fermait les yeux pour ne pas voir cette lumière qui montait, montait toujours et l’enveloppait de clartés: mais, par un phénomène bizarre, plus elle s’ef forçait d’attiser en elle sa colère contre sa rivale, contre cette étrangère, contre cette fille de vigneron, de paysan, plus elle sentait se fondre et se perdre son énergie. C’était celle-là qu’elle devait haïr le plus, et c’était celle-là qu'elle np savait comment haïr. En dépit d’elle-même elle l’enviait; elle lui savait gré d’avoir séduit Gaston. Cette mère monstrueuse ne se montrait mère qu’en n’osant pas exécrer celle qui aimait son fils et que son fils aimait. Trop passionnée pour méconnaître la passion vraie, elle s’inclinait devant la seule loi qu’elle eût jamais reconnue légitime. Elle trouvait que Célinie avait raison d’être jolie, de se faire aimer, de s’emparer d’une âme; elle trouvait que son fils était digne de sa mère en se laissant dominer par l’a mour. C’était pour cette passion qu’elle s’était mise en route, eL dans sa défaite....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • chauvot
  • nouët
  • darras
  • patris
  • buvignier
  • cie
  • hector pessard
  • dives
  • gaston
  • paris
  • france
  • marseille
  • algérie
  • panama
  • nouméa
  • vaucluse
  • aix
  • crédit foncier
  • suez
  • colon
  • le prieuré