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Le Petit Marseillais, 16 avril 1876

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Le Petit Marseillais
16 avril 1876


Extrait du journal

LETTRE DE PARIS Correspondance particulière du Petit Marseillais. Paris, 14 avril. Nous venons d’assister au prologue de la grande pièce constitutionnelle qui va se jouer jusqu’en 1880 ; les divers personnages ont fait leur apparition,et le public a entrevu lerôle et la situation de chacun ; on sait enfin quels éléments vont se trouver en présence dans notre première mise on œuvre de la nouvelle constitution. Cette première expérience , de l’avis de tous, démontre que la constitution fonction nera régulièrement, sans crises, ni conflits, bien que la majorité républicaine de la Cham bre des députés soit très-forte, tandis que, au Sénat, les républicains sont en minorité de quelques voix, mais la majorité de droite du Sénat n’est pas bien stable, elle est, dans tous les cas, fort minime et ne peut opposer une résistance effective à l’action libérale de la seconde Chambre. Enfin la série des séna teurs qui doivent être remplacés dans trois ans est composée presque en totalité de mem bres de la droite, dont plusieurs, qui ne sont pas des irréconciliables de la République, commencent à penser à leur réélection, ce qui les empêche de se compromettre j>ar des votes révolutionnaires. Us inclineront à gau che pour ne pas heurter l’opinion du pays, pour ne pas se condamner à un échec cer tain. Lisseront d’autant plus portés à agir de la sorte, qu’il savent que les maires de l’ordre moral, par qui ils ont été soutenus on 1876. n’existeront plus dans trois ans et auront été remplacés par des maires élus ou par des maires choisis par le gouvernement dans le sein des conseils municipaux. Il est donc facile de prévoir dès à présent que, en 1879, les délégués sénatoriaux seront animés d’un esprit plus républicain que ceux de 1876. De tout ceci, il résulte qu’il n’y a pas à re douter de la part du Sénat une opposition sys tématique aux réformes libérales. En ce qui concerne la Chambre des députés, tout te monde s’accorde à reconnaître qu’elle ne justifie nullement l’effarement qu’ont a f fecté certains conservateurs. On est déjà ^frappé du sens pratique qui se manifeste dans...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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