Extrait du journal

entendu, les bons gendarmes de la brigade, de s’en aller à sa villa tenter une nouvelle exploration : — Je parie, leur dit-il, que cette fois-ci vous ne reviendrez pas bredouilles. Les braves gendarmes partirent en expédition, el après quelques chevauchées arrivèrent sur les lieux Un spectacle imprévu les y attendait : dans le jardin attenant à l'habitation, un homme gisait sans mouvement sur le sol. La force armée s’appro cha et constata avec surprise que l’individu dor mait d’un sommeil de plomb. Les fenêtres du corps de logis étaient fracturées; plus de doute, l’homme endormi et le maraudeur ne faisaient qu’un. Une enquête immédiate éclaircit ce mystère : le pharmacien, bien avisé, avait versé un violent nar cotique, du sulfate d’atropine, dans diverses bou teilles de l’office, le voleur s’était désaltéré, et un sommeil léthargique, l’envahissant soudainement, l’avait jeté à terre. La dose avait été calculée pour un somme de quarante-huit heures, et c’est entre les mains de la justice que le maraudeur s’est réveillé. Il y a quelques jours, à Lambesc, un rassemble ment de jeunes gens s’était formé sur la voie pu blique. Au milieu d'eux gesticulait le nommé L..., qui venait de subir le sort et avait jugé à propos, on ne sait trop pourquoi, de promener un drapeau rouge. M. le maire de Lambesc ayant voulu lui en lever ce drapeau, L..., non content de refuser d’obéir aux injonctions qui lui étaient faites, apos tropha grossièrement l’honorable fonctionnaire. Le maire a dédaigné les insultes dont il était l’objet, mais la gendarmerie a dressé procès-verbal contre le récalcitrant conscrit....