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Le Petit Marseillais, 16 juillet 1899

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Le Petit Marseillais
16 juillet 1899


Extrait du journal

LE 14 JUILLET Jour de plaisirs nationaux 1 Dès le matin, on fêta nos Petits pioupious, dont les journaux Ont dit : # C’est notre espoir qui brille I » Ils descendent directement — Avec un meilleur fourniment — De ceux qui, jadis, ont gai ment Pris la Bastille ! Dans les bars, buvettes, cafés, Que de « perroquets » étouffes, Que de braves gens assoiffés Se rafraîchissaient en famille I On a pris maint et maint « canon », En l’honneur des aïeux qui n’ont Pris, pour rendre illustre leur nom. Que la Bastille I De cent orchestres tapageurs, Tambours roulants, pistons rageurs. Confusément, en tons majeurs, Tombaient polka, valse, quadrille ; On dansa le jour et le soir. Nos aïeux — c’était leur devoir — Durent se réjouir d'avoir Pris la Bastille 1 Que de rubans se sont fourrée Tous les gens qu’on a décorés l De ces insignes honorés, On voit comme ça les habille ! Nos aïeux — pour eux vite un ban I — N’eurent pas le moindre ruban Quand ils ont, presque en l’enjambant. Pris la Bastille! On illumina jusqu’aux quais Avec du gaz et des quinquets, Même on se paya des banquets Ou des glaces à la vanille... Nos bons aïeux — c’est attristant — Ne boulottèrent pas autant Quand ils eurent, fait éclatant. Pris la Bastille 1 Bref, on s’est amusé beaucoup... Pour voir on se tordait le cou, Et des gens buvaient coup sur coup Des alcools dont l’ardeur pétille... Même ou a regretté, je crois, • Que nos aïeux, tils des Gaulois, N’aient pas au moins deux ou trois fois Pria la Bastille 1 XAVIER MÀÜNIER, NOTES m MARSEILLAIS LA RUE ET LES PIÉTONS Sous ce titre : L'Art de se diriger dans les rues de Marseille, il y aurait à l’heure qu’il est un petit Guide très utile à écrire. On en pourrait même demander la préface à un membre de l’administration municipale, ce qui ne gâterait rien. Nous ne croyons pas, en effet, que l’on rencontre une ville où la circulation présente tant d’obstacles et de difficultés, où le piétou soit exposé à tant d’embarras et de tribulations. C’est vraiment une besogne fort compli quée que de parcourir seulement quelques centaines de mètres dans l’intérieur de Marseille, sans être victime de quelque accident ou de quelque mésaventure. Il y faut apporter une attention et une vigi lance de tous les instants. Et nous plain drions fort le Ménalque de La Bruyère s’il promenait aujourd’hui ses distractions à travers nos rues. Il rentrerait souvent chez lui dans un assez vilain état. Ainsi que, d’abord, nous l’avons noté ici même maintes fois, 11 est plus difficile que jamais de se frayer un passage sur certains trottoirs outrageusement et obstinément encombrés par les tables et les barrières de...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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