Extrait du journal

La dame aux cheveux d’or s’avançait déjà, avec sa jolie impertinence de soubrette, a l’aise dans l’intrigue comme une truite dans l’eau courante. — Mon cher président..* dit-elle.! Mais il lui coupa la parole, en lui serrant la main.. , — Je sais... Et je vous remercie...Mais que voulez-vous l Je suis débordé d'affaires. Voilà encore qu’on m’envoie d’Angleterre une note... Il désignait la lettre de l’ambassadeur, ou verte sur la table. Et, sans doute, il s’avisa que Clara regar dait ce pli avec trop de curiosité, car il s’ar rêta court et déclara : — Je vais vous écrire un mot pour notre amie... Vous le lui porterez de ma part.... .Vous lui expliquerez combien je suis cha grin... Enfin ce qu’il faut dire. Déjà, il s’asseyait au bureau. Mais Clara Wagner lui toucha l’épaule : — Mon cher ministre,dit-elle, je croyais que vous connaissiez les femmes ? Posez votre plume et montrez-vous vous-même chez Jean nine... Qu’est-ce que cela vous prendra de temps?... Dix minutes aller et retour?... Vo tre automobile est dans la cour, je viens de la voir. Mauriac réfléchit une seconde. Il avait la même expression que tout à l’heure en lisant la lettre de l’ambassadeur de France : un masque de gravité sur de la légèreté. Soit! dit-il. Mais dépêchons-nous. Mauriac se formait une idée personnelle de la tenue d’un ministre, homme du monde. Quelle que fût l’heure de la journée, il ne se...