Extrait du journal

pourra sensiblement être à peu près la même que l’ancienne, se verra au PalaisBourbon, il est probable qu’elle sera d’autant moins pressée de s’en aller, qu’on lui aura dit qu’elle représentait exactement l’opinion publique. Elle se dira que le mieux est l’ennemi du bien, que qui a terme ne doit rien et qu’elle a bien le temps de songer au départ. On n’aime pas beaucoup parler de sa mort. On rouvrira donc cette discussion à une heure plus propice. Et alors nous assisterons de nouveau au bon tour qu’on nous joue depuis tant d’années. Au commencement il sera trop tôt ; puis le temps coulera, et au bout de quatre ans il sera trop tard. Il viendra alors un président du conseil qui dira comme son prédécesseur : « Vous ferez bien de remettre cela à une autre fois. » Et ce sera toujours le tableau de la fuite d’Israël. Où sont les Egyptiens ? Ils ne sont pas arrivés. Où sont les Hébreux ? ils sont passés. Ce qui s’est produit se reproduira. Et le barbier continuera à raser gratis demain. Ce qui est amusant, c’est le succès de ce barbier. On l’en croit toujours, et la boutique ne désemplit pas. Nul plus que moi ne désire se trom per ; malheureusement le passé me ga rantit l’avenir. Je suis prêt à parier, avec qui voudra tenir la gageure, que rien ne sera changé à rien, et qu’il en sera de cette promesse comme de beau coup d’autres, auxquelles on se garde de songer dès qu’on a atteint le but qui est l’installation. Que ceux qui ont soif de ces deux grandes réformes, la réforme électorale et la réforme administrative qui est sa conséquence, se le tiennent donc pour dit, ils n’auront ni l’une ni l’autre. , Il est d’ailleurs des polémistes plus gracieux. Ceux-là ne craignent pas de nous dire que, s’il est impossible de réaliser la réforme administrative sans la réforme électorale, il est non moins impossible de réaliser la réforme élec torale sans la réforme administrative. J’ai entendu dire cela au gouvernement. Comment voulez-vous que nous élargis sions le scrutin et établissions un sys tème nouveau si nous n’organisons pas auparavant une administration ad hoc....