Extrait du journal
s pi ».Lc alors et no prévoyait pas les orages qui devaient fondre sur lui. Il s’était intéressé à l’institution dont Elie de Beaumont, le père ou le grand-père du géologue fameux, avait eu l’idée, sous l’inlluencc du courant qui pous sait à s’intéresser à la nature et aux paysans, un peu, comme nous dirions aujourd’hui, par « snobisme ». Mais, encore qu’on commençât a emprunter bien des expressions aux Anglais, le mot n’était pas encore inventé. En son village, donc, le bon Elie de Beaumont avait proclamé qu’il remet trait une médaille aux tilles les plus méritantes du canton. Ce terme de « canton » revenait alors dans tous les opéras comiques sentimentaux et était employé dans un sens moins précis qu’aujourd’hui. Les candidates ne laissèrent pas d’ailîuer. On examina sérieusement leurs litres, cl le choix finit par s'arrê ter sur deux sœurs, Jeanne cl Marie Lclcllicr. Ces deux « bonnes filles » prolilèrent de la nouveauté de l’idée de la récompense. Elles firent, à la vérité, une espèce do petite fortune, tant on s’occupa d’elles. La « sensibilité » du temps trouva là un aliment, la mode s’en mêla, chacun voulait concourir à reconnaître le mérite des deux élues, pour qui la médaille ne fut que le commencement de la chance qui leur arrivait. On n'avait, à cette époque, que les mots de « vertu » et do « philosophie » à la bouche. La médaille — quel sujet compliqué ! — représentait la vertu donnant des palmes à la vaillante simplicité rustique, tandis que la phi losophie contemplait cette scène en déclarant tous ses vœux satisfaits ! Le graveur avait dû se donner bien du mal pour faire tenir tant de choses en un espace aussi restreint ! Le curé du village, qui se piquait de quelques lettres, écrivit l’histoire des lauréates qui se vendit à leur profit, et la duchesse de Chartres fut la pre mière ix apporter sa souscription. Un ici exemple devait être tôt imité, et la vente de la brochure « marcha » d’une façon prodigieuse. Puis vinrent les cadeaux, croix, menus bijoux et trous seaux. Les trousseaux, notamment, arrivèrent en si grand nombre que le bon Lliede Beaumont ne savait plus qu en faire, après en avoir remis à j •miles les filles du village, qui, cepcn- j dont, n’avaient pas toutes les vertus l des soeurs Lclellier....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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