Extrait du journal

Marguerite le remirent enfin d’aplomb. Il fit alors le récit détaillé de ses pérégrinations, s’étendant avec complaisance sur le « bon » accueil qu’il avait reçu près des « dames ». A mesure qu’il parlait, la figure de Charles s’éclairait. La conviction nouvelle que lui in culquait le détective déchargeait son âme d’un doute atroce qui, bien souvent, l’assaillait dans ses insomnies. Quand Lampoule en arriva au passage de la découverte des livrées, l’avocat s’écria : — Voici l’homme qu’il m’aurait fallu lorsque je me suis chargé de défendre mon pauvre ami ! Maître Lampoule ayant terminé son discours remit à Bonnefond le dossier qu’il avait cons titué. « P. V. de constat. Témoignage et notes de l’auteur. » — Avec cela, exulta Charles, la victoire est assurée ! Lampoule, d’un geste discret, l'arrêta : — Tout doux ! tout doux ! n’allons pas si vite en besogne ! Vous savez quel saint respect dame Justice éprouve pour la chose jugée. Avec ce que nous lui donnerions à l’heure actuelle nous aurions bien des chances de tomber dans les oubliettes du greffe. Notre instruction pèche par la base, car elle ne met pas à nu la preuve indéniable de la culpabi lité. Vous et moi avons acquis la certitude que M. de Sainte-Foy est innocent ; mais les conseillers de la cour de cassation ne se con tenteront que de faits probants. Il faut écraser les magistrats sous un faisceau de eqntiiigences contre lesquelles le doute ne subsiste plus, et ecs armes-là nous restent à trouver. Riert ne nous dit que ces malandrins soient réellement les auteurs du crime. Peut-être avaient-ils d’autres raisons ehnng<-res à la cause pour fuir la justice ? Peut-etre pour rait-on objecter qu’ils n’étaient que les com plices du meurtre dont M. de Sainte-Foy a...