Extrait du journal
Mefsiettrs les Sénateurs, Messieurs les Députés, L'Assemblée nntlovale, en m'appelant A la Présidence de la Répu blique, m’a attribué une noble et lourde tâche qui m'impose les plus hauts devoirs. C'est une marque de confiance dont je sais l’inestimable valeur. J’ai l’espoir de m’en montrer digne. Depuis que j’ai atteint l’âge d'homme, je m'efforce de servir notre pays, la nation et l'Etat de toute mon âme, ne mettant rien au-dessus de l'intérêt public et du bien de la patrie. Aujourd'hui, tenu de rester en dehors de la lutte des partis et des groupes, je demeurerai leur arbitre impartial. Cette magistrature permettra à la souveraineté nationale de s'exer cer dans les conditions fixées par la légalité fondamentale de la Répu blique. Avec vous, je veillerai au maintien et au perfectionnement de nos institutions démocratiques auxquelles le pays est ardemment atta ché. L'instruction libéralement dispensée doit, permettre aux travailleurs sans distinction de gravir l’échelle sociale suivant leurs mérites et leurs aptitudes. La démocratie n'admet ni privilèges ni castes, et elle a le devoir d'assurer a tous les citoyens une égaie liberté. Les organes de la vie parlementaire ont pu fonctionner normale ment quand la France traversait une des périodes les plus tragiques de son histoire. Ils résisteront plus aisément encore à la contagion des épreuves politiques subies par la presque totalité du monde civilisé, au milieu des complications d'une crise du travail. \otre gêne momentanée est due beaucoup moins aux troubles de l’éco nomie intérieure qu'aux embarras et aux souffrances des voisins. Nous ne pouvons pas cependant attendre la guérison du mal des’, autres pour combattre nos propres maux. L'agriculture, la viticulture, l’industrie et le commerce général réclament l’assistance du Pouvoir exécutif et du Pouvoir législatif dans toute la mesure ou leur action peut-être efficace. Us ne manqueront pas de répondre à l’appel du pays en sauvegar dant son activité présente et en préparant celle de demain par la mise en valeur de notre domaine colonial. Mais on ne peut se dissimuler que la lutte contre la dépression éco nomique est singulièrement compliquée par les problèmes du règlement de la. guerre et de l’exécution des traites. Pour résoudre les questions qui se' posent encore, entre les Etats, il faut une volonté d'entente, de franchise, de bonne foi. Notre démocratie ne saurait l'oublier dans son loyal désir de condamner la diplomatie secrète et d'agir au grand jour de la Société des Nations. C’est pour elle le plus sûr moyen de s’oppo ser à la menace des forces de destruction et de ruine et d'empêcher l'ébranlement des vieilles et bienfaisantes civilisations. A cette œuvre de salut humain, la France apportera son concours de solidarité, étudiant et discutant, a Genève, dans une communauté d’idéal, mais avec une nécessaire prudence, toutes les solutions capables d'as surer la paix du monde. Maintenir et organiser la paix est, en effet, un devoir pressant que les peuples se sont justement imposé et auquel nous avons été les pre miers a souscrire. Il s'accorde avec l’obligation primordiale d'assurer par nous-mêmes la vie de la patrie, sa sécurité et son. indépendance....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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