Extrait du journal

elle est mise en pratique/En tête s’avan cent, hâves, déguenillés, la fièvre aux yeux, la faim au ventre, les femmes et les petits enfants. La gendarmerie ou les troupes sont troublées et hésitent naturel lement, devant ces,êtres faibles. Ceux-ci forment coin et les hommes qui viennent derrière passent à leur tour. Qu’un soldat tombe, les fusils partent tout seul ! Et voilà un massacre odieux. Pourquoi ne pas circonscrire la grève ou plutôt les grévistes* Ils ont, à coup sûr, le droit de refuser le travail, mais ils n'ont pas celui de se promener en bandes hors de chez eux. 11 est facile de ne pas frapper ces pauvres inconscients — mais il faut alors avoir le courage de frapper ceux qui les poussent et qui se tiennent soigneuse ment à l’abri. Moment bien choisi vraiment, pour lais ser commettre un pareil crime, quand tou tes les monarchies de l’Europe ne nous haïssent, en réalité, que parce que le ter ritoire de la République française est te seul où jusqu’à ce jour la paix sociale ait régné. Oui, je le répète, pour reposer le cœur de toutes les tristesses, il faut reporter les yeux sur notre admirable armée. Muette, froide, s’isolant de toute préoc cupation étrangère, les yeux uniquement fixés sur le drapeau et sur la frontière, il semble qu’elle soit pétrie d’une autre pâte et devenue le refuge de toutes les vertus qui nous ont abandonnés. On y respire un air vivifiant et fort qui chassé la désespé rance et ranime la foi dans la vitalité de • notre race. Les grandes manœuvres qui viennent d’avoir lieu et qubont montré avec éclat le succès de ses efforts, ont laissé les mis...