Extrait du journal

Le sucre augmente. 11 faut admettre Que bientôt, un gourmand fieilô Le matin n’en pourra plus mettre Deux ou trois grains dans son calé l Au point que les proprietaires Pour Saint-Michel — c’est mon souci — N’auront, envers leurs locataires, Point de douceur, cette fois-ci I Des grains de sucre qu’ils reçoivent Les chiens ont toujours l’air content. Mais à présent ils s’aperçoivent Qu’on ne leur en donne plus tant I Si vous regardez à la ronde La plupart des gens font un nez, Car il y a bien peu de monde Qui vous prend des airs raffinés 1 L.e sucre augmente ; on le répète Sur tous les tons ; c'est, un malheur. Mais ceux qui ont la diabète Sentent qu’ils ont plus de valeur 1 Quand le sucre elève sa note. Faut-il, par ces temps exigeants. S’étonner qu’il y ait des gens Qui vous tiennent la dragée haute î Au taux où le voilà soumis. On ne pourra plus — c'est si bête I — Casser du sucre sur la tète De ses plus intimes amis f On dit même qu’à la rentrée, Le débat dût-il s’animer.. Nos députés vont supprimer Le fameux verre d’eau sucrée ! Le sucre atteignant le prix fort. Sans que l’on se mette à leur place, On peut bien envier le sort Des gens qui sont dans lu mélasse ! Pour s'aider le long du chemin. Oserait-on. quoique légère. Quand la canne à sucre es* si chère, S’en aller la canne à la main ?...