Extrait du journal
nous laissera faire pendant tout le temps que les troupes mettront à se rassembler ; mais, une fois les soldats en ville, elle voudra nous mettre la main dessus, cette bonne police, et vous l’y ai derez. Il y eut des grondements sourds, quelque chose comme des rugissements dans une cage de lions en révolte. Le Parisien fit signe que cette manifestation était intempestive. — Mes enfants, reprit-il s’adressant aux deux mouchards, je vais éclairer votre lanterne comme j’ai déjà éclairé celle des camarades ; vous verrez alors que vous avez intérêt à marcher avec nous. Et d’un ton ironique : — Je parie que vous ne savez pas pourquoi, on veut que Rébufel soit pendu. — Ça me semble fort drôle en effet, dit Pistole, ce Rébufel est des leurs. — Eh bien, ma grosse Pistole, ouvre tes oreil les ! Il vole ce fermier, n’est-ce pas ? — Oh ! beaucoup. — Crois-tu que si l’autorité faisait son devoir, il ne serait pas traduit en justice ? — Si ! — Or, il est impuni, donc protégé ! Donc, il par tage avec des gros bonnets. — C’est clair. — Et on veut le faire disparaître. — C’est évident. — Parce que c’est un instrument trop compro mis! Quand un subalterne en a trop fait, trop dit ou trop su, on s’en débarrasse. — Parisien, tu es un malin. — Et toi, Pistole, un imbécile. — Moi! • — ?uii toii Puisque tu ne tires pas une conclu sion de ce que je viens te dire. Tu ne comprends donc pas, triple brute, que l’émeute finie, les sol dats entrés à Marseille, on vous mettra la main dessus à tous deux qui en savez trop et qui pour riez en raconter davantage et dire un jour com ment c’est la police qui a fait le coup. Pistole eut un frémissement et Pistolet un frisson. Le Parisien continua: ■ — 9? vous accusera de meurtre, pillage, vols, incendie. Avec de la canaille comme vous, le pro cès ne sera pas long, car il n’y en aura pas. — Comment ! Pas de procès ! s’écria Pistolet. — .Mais non, pauvre.cervelle! Un procès! Vous...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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