Extrait du journal

« Bonafoux perd sa sève avec les larmes ; pliant à sa femme, on dirait qu’on l’a trempée dans la fontaine de Sainte-Alyre et qu’elle est pétrifiée. « un n’a rien trouvé dans vos papiers; on n’a emporté qu’une lettre deM. Jules lmbault, qui vous parlait sans doute de M. le vicomte d’Alvertes. « Voila tout ce que j’ai à vous mander. Faitesmoi dire si je dois aller à Brassac. J’aimerais mieux aller à Paris. Tâchez que je vous y sois bon à quelque chose. « Je sais bien, d’après ce que vous m’avez dit, que vous avez à Paris, dans la bonne dame qui vous aime comme un enfant, une protectrice qui vaut mieux que le père Chambure. Mais si je ne vous servais pas a mettre la justice dans le bon chemin, je vous servirais du moins, vous ; et cela me subirait. « Ce n’est pas d’aujourd’hui que j’ai le regret de ne vous être rien, ni bon à rien! Vous le savez, quand je vous ai ramassé dans ma car riole, sur le chemin du Mont-Dore, j’ai pris ce jour-là, pour vous, une amitié qui m’a rendu jaloux du père Bonafoux. An ! si c’était à moi qu’on vous eût donné! « Je ne vous aurais pas mieux élevé ; je ne m’y serais pas mieux pris pour faire de vous un homme, un honnête homme ! Mais j’aurais le droit, aujourd’hui,de montrer les dents à ceux qui vous menacent, de me placer devant vous, à côté de vous, et de dire : C’est mon fils ! vous n’y toucherez pas. « Je ne suis que votre vieil ami, Monsieur Maxime ; vous m’avez permis ce titre que je prends aujourd’hui comme une décoration. Cela vous autorise à faire de moi ce qu’il vous plaira. H y a des moments où, en songeant que vous, si juste, si bon, si brave, si heureux de votre bel amour, on vous accuse d’un crime, j’ai des envies d’aller dire à ces gens qui n’y voient AMUtte; — aiTêtez-üioi donc! aecusez-moi doue !...