Extrait du journal
On nous écrit de Rome, le 16 juin : La chose semble Incroyable et, malheureu sement, elle n’est que trop vraie. Les routes, aux portes de la ville,ne sont pas plus sûres que les fonds des maquis. On n’a qu’à s’éloigner de quelques kilomètres pour courir le danger de faire la rencontre inatten due de quelques-uns de ces chevaliers de l’escopette que l’on aperçoit, tout à coup, au milieu du chemin, le visage caché derrière un mouchoir ou un morceau d’étoffe, les mains armées d’un arquebuse. Vous n’avez pas le temps de crier gare que vous ôtes en loue : le moindre mouvement peut vous coûter la vie. Les Anglais qui sont à la recherche d’émo tions un peu violentes n’ont qu’à venir à Rome. La période des agressions a commencé : il y a des émotions sur la planche. Jeudi matin, jour de la Fête-Dieu,une voiture se dirigeait vers Frascati, l’antique Tuscuium de Cicéron, lorsque les deux personnes qu’elle portait aperçurent tout à coup, à un tournant, trois individus armés qui leur barraient le chemin : Ilalte et descendes, cria celui qui paraissait le chef. Maintenant, à genoux et sortez ce que vous avez dans vos poches. Les ordres furent rapidement exécutés,mais les poches n’étaient pas richement garnies : elles ne contenaient que 5 francs et deux montres. Les bandits laissèrent les montres à leurs propriétaires comme étant peut-être trop compromettantes et après avoir admi nistré quelques légers coups de crosse aux voyageurs, pour les punir de porter si peu d’argent sur eux, s’éloignèrent. Ils se disposaient à tenter fortune un peu plus loin et avec meilleure chance de succès, lorsqu’ils furent surpris par deux carabiniers. Mais ceux-ci, chose étonnante, firent si bien ou si mal les choses, qu’ils reçurent une décharge et que l’un d’eux tomba raide mort. Tandis que les trois malfaiteurs prenaient la fuite, le second carabinier, resté indemne, se jeta à leur poursuite.mais sans les atteindre, naturellement. L’événement a produit une très vive Impres sion bien qu’il soit assez commun, puisqu’il y a deux ans, au môme endroit, furent suc cessivement attaqués : un employé supérieur de l’Etat qui était seul dans une voiture ; huit personnes qui occupaient un omnibus, et le grand-duc de Saxe-cobourg-tiottia qui se pro...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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