Extrait du journal

UNE FEMME est assassinée dans un hôtel Paris, 17 mai. — Dans un hôtel de la rue Descartes, logeait depuis huit jours un locataire qui s’était inscrit sous le nom d’Emile Urbain, 30 ans, frotteur de profession. Il rentrait chez lui hier vers 21 h. 30. Il était accom pagné d'une femme qui venait là avec lui pour la deuxième fois et qu’il avait présentée comme sa compagne légi time. Vers minuit, des voisins furent ré veillés par le bruit d’une dispute et par des cris; en même temps du sang s'écoulait de la fenêtre sur les murs des étages inférieurs. Le propriétaire, prévenu, monta aus sitôt, mais son locataire refusa de lui ouvrir; puis, se ravisant brusquement, descendit derrière lui dans l’escalier. Fort paisiblement, Urbain offrit à son logeur un verre au comptoir, expliqua que sa femme était sujette à des cau chemars et criait en dormant, puis il prétexta avoir un achat à effectuer au bureau de tabac et sortit. Ne le voyant pas reparaître, le lo geur, pris "de soupçons, monta à la chambre où il trouva la femme en toi lette sommaire, morte, le crâne fra cassé à coups de fer à repasser. M. Guillaume, commissaire division naire de la police judiciaire, a procédé aussitôt à une enquête. La victime a été assommée avec un litre de bière vide et un fer à repasser. 11 semble qu’elle se méfiait de son ami. car elle avait déposé à la caisse d'épargne toutes ses économies, soit plus de 13.000 francs, et elle avait insisté, deux jours plus tard, pour que son logeur accep tât de garder quelques titres qui lui restaient M. Guillaume a pu établir, d’autre part, le signalement du meurtrier, qui, en 1924, avait déjà blessé une femme de trois halles de revolver. Une circulaire donnant le signale ment de l’assassin a été envoyée nar la police judiciaire à toutes les villesfrontières et tous les ports....