Extrait du journal

— A présent qu'il est mort. Je no lui en veux plus... du tout, mon père, mais ce mutin Je lui en voulais encore un peu — L'est assez naturel ; cependant, tu es donc rancunière, nia petite Eve ? Elle rougit. — Je ne sais pus. dit-elle, si je suis rancu nière en général ; je ne crois pus, mais je lui en voulais... parce que j’ai eu cette entorse (pii m'a rendue si maussade ; J’étais en colère quand c'est arrivé, et l'idée que c’était pur sa faute m'était très désagréable. Vous convien drez, papa, qu'il n’y avait pas de quoi être contente 7 — Contente, ce serait beaucoup demander t fit m. de La Brève en souriant. Enfin, si tu lui as pardonné, c’est l’essentiel. Il poussa un soupir de fatigue et se laissa retomber sur son oreiller. Il a val J quitté le lit pour la chaise longue, mais sa faiblesse était encore extrême, et ce qui l'affligeait sans qu'il voulût en rien témoigner, c’est qu’il ne sentait en lui-même aucun désir de revenir à ht vie active, aucune possibilité de repren dre se» habitudes. Eve line le regardait, cl lisait cette pensée sur le visage lassé, si rapidement vieilli. — Vous irez mieux bientôt, papa, dit-elle en lui caressant affectueusement la main. Il sourit, et la regarda avec une sorte de re connaissance ; en vérité, il lui savait gré de l’aimer elle entrée si tard dans la vieille mai son qu’il chérissait, mais qu’elle avait dû trouver morose. „ ' . , — Je le voudrais, dit-il, pour ne pas 1 attrie-...