Extrait du journal
Paris, 19 décembre. Ce qui distingue les Allemands du tous les autres peuples, c’est une incorrigible mauvaise foi. Due l'on ait affaire à un commerçant fournisseur du camelote, à un professeur occupé à déformer l’histoire, à un général soucieux de livrer nu public des impressions du vaincu, c’est partout la, même obnubilation cérébrale à l’égard de la vérité ; la même absence de franchise ; la même façon désinvolte du travestir les choses et les faits. Mentir est, pour tous ces gens-là, comme une fonction organique et un besoin naturel. Voici, par exemple, un personnage qui se croit tenu de nous communiquer, dans un copieux factum, ce qu’il appelle ses déduc tions de la guerre mondiale. Ce n’est point absolument le premier venu, puisqu’il oc cupe encore à Berlin lu postu d’adjoint au chef d’état-major général. Le baron von Freitag Loringhovcn, c’est son nom, passe on Allemagne pour un des théoriciens lus plus affirmés de ce militarisme prussien, qui a conduit le pays aux catastrophes ; et, en effet, son livre, écrit pendant la guerre et dont la Hernie Militaire Générale, vient de commencer la traduction, est un com mentaire philosophique militaire,d’ailleurs assez indigent et fuligineux, des conditions sociales, économiques et politiques (pic créent les conflits modernes entre nations. L’auteur, comme il l’énonce lui-même, s’adresse à l’armée et au pays, mais il sert à l’un et à l’autre ce plat, dans la composi tion duquel entre vraiment un peu trop de sauces équivoques et de denrées falsifiées. C’est ainsi que les atrocités commises en Belgique par les Boches sont représentées ici comme de simples mesures de représail les obligatoires. « La guerre acquit tout de suite, dit-il, un caractère de sauvagerie qui est tout à fuit étranger à la nature de nos soldats allemands, dont la conduite ne laisse rien à désirer. » Voilà, certes, un commencement oui promet. La suite ne dépare point ce début fan tasque. Lisez ce couplet : « Le soldat fran çais montre un courage héroïque, mais en même temps des instincts de « nettoyeur ». Dans le traitement de nos prisonniers, sa conduite a été digne de celle d’un apache. Les officiers français ont complètement perdu ces sentiments chevaleresques qui, jusqu’à 1870, trouvèrent leur expression dans la parole d’un vieux Français : La personne d’un prisonnier est sacrée. Les...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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