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Le Petit Marseillais, 20 juin 1927

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Le Petit Marseillais
20 juin 1927


Extrait du journal

Les dernières notes du Rossignol Les touristes, les citadins en villé giature, — ceux du Nord — qui par courent la Provence ou qui séjour nent sur ses rives, choisissent l’épo que lu plus justement réputée pour en connaître et en admirer les beautés. Ainsi, chaque région semble accaparer une saison particulière et les visiteurs qui ont obéi aux conseils du guide et de l’agence, emportent de leur voyage la conviction que nulle splendeur ne leur a échappé. Depuis quelques années, pourtant, depuis qu’au-dessus de la Loire, on a l’impression qu’il n’y a plus d’été, les plages méditerranéennes se peufdent et l’on découvre le Midi, sous es feux du soleil, dans tout son éclat, sous le ruissellement de sa lumière souveraine et dévorante. Mais, à l’écart des sites classés, des villes d’eau, ou des bains de mer, il est des merveilles qui nous révèlent, par la simplicité du décor, l’âme aristocratique et fervente, l’âme même de cette terre, comme on voit pour la première fois ce que l’exquis poète André Rivoire nomme « le vrai visage », à l’instant où, au fond du cœur, monte aux lèvres l’aveu d’un grand amour., Au mois de juin, lorsque le plein été commence à régner, il est des Journées chaudes, pas encore incan descentes, aifisi qu’elles le devien dront en août. Alors, le printemps se laisse boiro par les longs rayons qui tombent sur le sol, qu’ils s’es sayent à percer, et qui, à la lueur du soir déclihant, le caressent, avant de se replier sur eux-mêmes, puis de s’étaler sur le firmament, pour pâlir et se fondre dans la nuit diaphane. Sous les oliviers, le sol s’argente. Les cris de la campagne cessent. Entre les platanes, parmi les feuil lages, le long des routes, une à une se prennent à miroiter les clartés et ce sont des reflets nacrés, au milieu des ombres, saturées par l’évapora tion des couleurs célestes. Alors, s’élève une voix, s’élève la voix qui coule comme une source limpide sur ce monde desséché : le rossignol n’a pas encore déserté. Il n’appelle plus. Ce ne sont plus les sanglots qu’exhale son désir inassouvi, les soupirs nos talgiques, les plaintes de sa détresse, qu’il fait moduler pour qu’elle s’achève sur une promesse de joie et...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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