Extrait du journal

Une heure plus tard. Nous sommes quel ques officiers dans le bureau du chef d’étatumjor, le colonel K. Une toile de tente en guise de portière nous sépare «lu bureau du général. Dans les deux pièces, c’est le silence complet. LA-bas, dans les autres bâtiments du moulin de Regret, les bureaux de l’étatmajor travaillent A plein, on entend le tic-tac empressé des machines A écrire parmi le grondement formidable de la canonnade qui remplit le secteur. Le général a fait préparer trois télégram mes chiffrés, destinée A ses divisionnaires : Le premier dit : « Demain, exécution de l’attaque, d'après les ordres donnés, à 10 heures. » Le second: « Demain, exécution de l'atta que, mais limitée au premier objectif. » I«e troisième : « Demain sera encore le jour avant l’attaque (c’est-à-dire le report de l’attaque). » A 15 heures, sans dire un mot, avec un calme qui n’a d’égal que son naturel, le général soulève sa portière et tend au chef (l'état-major le premier télégramme signé de sa main. C’en est fuit. La décision est prise. De main, près de cent mille hommes engage ront la bataille... Et le 15 décembre, suivant le compte rendu d’un observateur en avion, « nos fantassins se promenaient dans le sec teur ». La côte de Poivre. Louvcmont, Bezonvaux étaient A nous. Commandant B....