Extrait du journal

— AIo,rs... ce dont cette femme t’accuse... — Ce ne peut être que de ça... C’est absurde. C’est invraisemblable... Çà ne tient pas de bout ... — Tu as donc le moyen de prouver... — Mais pour sûr... Rien qu’en racontant ce qui s’est passé. Et comme Pierrette attachait sur lui un œil d’angoisse... — Allons... tu ne vas peut-être pas t'imagi ner. .. Mot... tuer un vieux paysan... pour lui voler ses quatre liards... Oh ! chérie... C'est toi., toi qui me connais... toi qui m’en suppo serais capable !... Et rien qu’à cette idée, il était si bouleversé, si atterré... Ah ! si désolé surtout.. — Non ! s’écria-t-elle en lui prenant follement les mains... Non, je ne te soupçonne pas... Je hs trop bien... et depuis trop longtemps dans ton cœur... Ce n’est pas toi. si bon, si ten dre. qui aurais commis cette infamie, cette cruauté . Ce n’est pas toi, si insouciant... si gai qui porterais ce remords dans ta cons cience .. Je ne te soupçonne pas, pauvre père. Mais les autres... — Eh bien... Je vais leur jouer la fille de l’air. — Malheureux. . C’est un aveu cela ! — C'est le grand air pour moi... C'est pour toi le débarras d’un individu dont le départ démontrera qu'il t’avait trompée comme il a trompé les autres. — Moi... te quitter... Allons donc... Nous sommes solidaires... dans le malheur comme dans la bonne fortune .. dans la mort, si nous devons mourir de honte et de désespoir ! Je ne veux pas que tu partes. — Pourquoi ? — Parce que je ne veux pas que 1 indélica tesse que tu as commise passe aussi pour un crime. — Et à quoi cela te servirait-il d’avoir plongé dans la crotte avec moi? — A t'aider à ne pas te noyer dans le sang d’un mort....