Extrait du journal

semble au moins inutile d'affirmer qu'elle ne répondit pas. Avant que cinq minutes fussent écoulées la petite troupe était à cheval, prête à don ner la chasse au fugitif, tout en s'effrayant à la pensée de l'énorme avance qu’il devait avoir. Cette avance était en réalité beaucoup moins grande que ne le supposaient les soldats de la maréchaussée. Voici pour quoi: Le marquis de Saint-Maixent pouvait à bon droit passer pour un cavalier de pre mier ordre. Confiant dans sa merveilleuse habileté, il dirigea, nous l’avons dit, sa^ monture au grand galop vers : la brèche garnie de ragots d’épines , bien convaincu qu’il lui serait facile de l’enlever avec la main et les éperons, et de lui faire fran chir cet obstacle qui n’offrait rien de for midable : mais le cheval, quoique de grande taille, vigoureux et bien membre, était massif et lourd. De plus, l’extrême fatigue résultant de trois jours de marche forcée paralysait en grande partie ses moyens. Deux fois de suite il s’abattit sur les épi nes, en hennissant de douleur, et le mar quis comprenant enfin que, quoi qu’il fit, il» ne triompherait point de cette impuissance, fut obligé de mettre pied à terre et de dé blayer les fagots un à un pour pouvoir passer, ce qui lui demanda beaucoup de' temps. Enfin la brèche fut libreet Saint-Maixent qu’aiguillonnaient commodes fers rouges, les clameurs poussées dans l’hôlellerie et signalant son évasion, se trouva en rase, campagne et put croire qu’il allait laisser...