Extrait du journal

En entendant sa voix dans l’antichambre, la musicienne devint pourpre. Son élevé ? Claire d Ormorit ? Que venait-elle faire chez elle ? La jeune fille pénétra dans le petit appar tement. — Chère mademoiselle Maisse, je viens prendre de vos nouvelles. — Vous êtes vraiment gentille, Claire. Je pense que je serai bientôt remise. — Qu’avez-vous ? — Une lassitude générale. Oh I ce ne sera pas sérieux. — Ma fille a besoin d’un peu de repos, ex pliqua madame Maisse. Ces courses par tous les temps la fatiguent. Elle s’est un peu sur menée. — J’espère que ce ne sera qu’une affaire de quelques jours. Il faut guérir vite. Sans vous, je ne travaille pas. — Vous auriez tort, Claire, — Je ne ferai rien tant que je saurai que vous ne venez pas me donner une leçon. La jeune fille ressemblait à son frère. C’é tait une belle personne à la peau laiteuse, aux grands yeux bleus, aux dents admirables, à la chevelure blond cendré. Madame Maisse l’admirait. — Vous ne vous asseyez pas, Claire ? — Non, merci. Je ne veux pas vous fatiguer. Tâchez de vous remettre vite. Dès que vous pourrez donner une heure, envoyez-mot qn mot. — C’est entendu, répondit Marie-Louise un peu pâle. Madame Maisse entr’ouvrit les lèvres pour une explication... pour dire qu’il ne fallait pas y compter de si tôt... Un regard de sa fille l’arrêta. Claire tendit la main à son professeur. — Si quelque chose vous était agréable, vous...