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Le Petit Marseillais, 21 mars 1885

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Le Petit Marseillais
21 mars 1885


Extrait du journal

SÉNAT 6 heures 30 soir. La séance est ouverte a 2 heures, sous la présidence de M. Le Royer. Mais, par suite des réunions qui ont eu lieu, la séance ne commence réellement qu’a 2 heures ya. Le Budget Modifié L’ordre du jour appelle la discussion du budget. M. DE L’ANGLE BEAUMANOIR prend le pre mier la parole pour soutenir les droits financiers du Sénat et pour dire qu’il votera les crédits maintenus une première fois par le Sénat, quand cela ne serait que pour être fidèle à son premier vote, c’est-â-dire a sa parole. Un mouvement d’attention se produit lorsqu’on voit se diriger vers la tribune l’orateur qui doit parler après M. de l'Angle Beaumanoir. C’est M. Jules Simon. Le Discours de M. Jules Simon M. JULES SIMON. — Je regrette avant tout, que le rapport de la commission des finances n'ait pas été suf fisamment net et franc, puisqu'on était prêt à faire un acte de soumission. Je dirai volontiers, un acte d’abdi cation. (Très bien ! à Droite.) On aurait pu invoquer la raison politique ; cela eût été plus net et plus simple. Mais on a parlé de droits du Sénat et l’on ne s’est pas décidé h les soutenir. Les droits du Sénat sont établis par l’article 8 de la Constitution et, tout dernièrement, le Congrès a de nouveau confirmé le vrai sens de cet article. Donc, s’il s’agit de droit constitutionnel, le droit est clair comme la lumière du jour. Si vous voulez modifier la loi, de mandez un nouveau Congrès a la France, aux électeurs qui ont vu celui de l’an dernier. (Rires à Droite et au Centre.) L’orateur dit que les sénateurs ont un mandat qui ne peut être contesté. Il justifie la nécessité du contrôle financier d une seconde Chambre et pense que le mo ment est mal choisi pour contester l’utllilé de ce con trôle. alors que les finances sont dans une situation sur laquelle il n’est pas besoin d’insister. L’orateur dit qu’il ne faut pas transformer la commis sion des finances en une sorte de comité directeur d’une Assemblée qui n’aurait plus qu’a opiner du bonnet, il ne croit pas que les conflits seront si fréquents et si vio lents qu’on le prétend. La conséquence raisonnable d’un conflit, dit-il, c’est la dissolution. Or, il n’y a pas d’as semblée qui veuille, sans des motifs graves, aller jusqsela. Les ennemis du Sénat veulent se servir des finances pour arriver a détruire la Chambre haute ; ils rêvent une Chambre unique, malgré les terribles souvenirs qu’éveille ce système politique. Non, messieurs, nous sommes ici placés pour défendre le principe tutélaire de la dualité des Chambres. (Ap plaudissements à Droite), et quant a moi j'aime mieux un Sénat supprimé qu’un Sénat amoindri, annulé.(Nouveaux applaudissements), Si jamais il arrivait que le Sénat ne fût qu’un fantôme ayant un grand nom et un pouvoir nul, ce serait la perte de la liberlé. Je recommande au Sénat les intérêts des finances du pays et les intérêts de la liberté. (Applaudissements ré pétés a Droite et au Centre.) Le Discours de M. Dauphin M. DAUPHIN, rapporteur. — Personne ne conteste ici les droits financiers du Sénat. La préoccupation de votre commission a été d’arriver a un accord avec la Chambre des députés, mais il est impossible de régler d’une manière exacte les droits de chaque Chambre, car aucune d’elles ne peut renonce.! a son droit de con flit, indispensable dans certains cas. En pareille matière il n’y a pas de principe, il n'y a qu’une direction poli tique. M. BUFFET. — Je demande la parole. M. LE RAPPORTEUR.— Je rappelle que la minorité de la commission a proposé de ne rétablir aucun crédit et a cru ainsi faire œuvre de grand sens politique (Ex clamations ironiques à Droite). Ceux qui cherchent le conflit veulent arriver a décrier la République. C’est contre un tel courant que la commission a voulu réagir en faisant œuvre de conciliation....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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