Extrait du journal

ques, croissant en foison au ras de la bordure encerclant le bassin, formaient comme une couronne à l’eau claire, où elles se miraient... Un lourd banc de marbre se trouvait placé sous un gros arbre, dont la feuilléc formait bosquet. Souvent, dans ses heures solitaires, Régine venait rêver là, Interrogeant le visage de sphinx qui, avec un demi sourire la reSardult, Impassible. Maintenant, de l’allure ’un cheval de cirque, Thierry voltigeait, galopait autour du bassin circulaire. Le refrret de l’enfant mordit soudain au coiur de légine, elle l’étouffa puis «lit à Thierry : « Allons sur le devant de la maison, bonhom me I Ils vont arriver, et tu sais, il faut être là pour recevoir son monde. » Ils sortirent du labyrinthe et remontèrent lentement vers la maison. Des fauteuils d’osier ôtaient placés à. l’ombre. Régine prit place, et presque aussitôt, la cloche de la gril te tinta et Bruno d’Albis, précédé par l'impeccable Mathieu, parut. 11 s’approcha de sa cousine avec une sorte de raideur, lui prit la maki, caressa lu tète du petit et s'assit : — Comment allez-vous, Régine, demandat-il gravement ; vous avez été souffrante, parait-il ? — Oui, j’ai eu la migraine qui m’a retenue tout un jour avenue de l’Alma. Je vais bien aujourd’hui. Je vous remercie. Bruno ne répondit rien et la regarda. «Il v avait dans ses yeux des reproches et de la colère. Le petit Thierry, qui le dévisageait, se rapprocha vivement do sa grande sœur et s’appuyant sur elle, dit d’un air de défi : « Je ne vetix pas que tu regardes Régine comme un méchatft. » Bruno éclata de rire et, pour cacher son trouble, saisit l'enfant tout en lui disant gaiement : « Sois tranquille, Thierry, je ne suis pas méchant pour grande sœur, je la regarde parce que je la trouve belle. »...