Extrait du journal

Pendant que les officieux italiens se glorifient de leur Rome capitale, le Standard leur décoche quel ques vérités bien faites pour jeter un peu de glace sur leur enthousiasme : Revenant sur les événements historiques qui ont fait de Rome la capitale de l ltalie, le journal conservateur anglais est d’avis que Rome capitale, au lieu de nationaliser l’Italie , l’a dénationalisée. En détrônant Turin, d’abord, dit-il, on a fondu le Piémont dans Naples, dans la Sicile, dans la Toscane, et c’est le contraire qu’il aurait fallu faire. « Dire que, en faisant de Rome la capitale de l’Italie, on a escompté moralement l’unité de l’Italie n’est pas exact ; c’est tout le con traire ; car cela a privé les Italiens des élé ments grâce auxquels l’unité nationale s’affermit. Le sentiment de l’unité était déjà suffisamment développé ; ce qu’il fallait , c’était mettre à profit d’une façon pratique ce sentiment. Le sergent instructeur piémontais s’en serait chargé. En appelant toute l’Italie à Rome, on a donné un plus vaste champ à l’indiscipline et au « promiscuitismo » des Italiens. L’Italie n’a pas été fondue en un seul pays, mais a été laissée dans une large mesure en proie aux jalou sies , aux traditions, aux faiblesses et égoïsmes locaux ». Si les italiens ont ainsi commis une faute...