PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 22 septembre 1909

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
22 septembre 1909


Extrait du journal

On peut dire que l’incomparable réseau de tramways qui sillonne le territoire de Marseille a rapproché la banlieue du centre de la ville. A l'époque peu lointaine où il fallait payer 60 centimes pour se rendre à Saint-Mar cel, on comprenait que les familles marseil laises hésitassent à se mettre en route pour peu qu’elles fussent composées de quatre ou cinq personnes. Aujourd'hui, où deux sous vous conduisent aux limites extrêmes de la commune, aucun Marseillais n’oserait avouer son ignorance des merveilleux sites qui cei gnent notre cité. On a tellement usé du tramway qu il y a maintenant des originaux qui paraissent en faire fi, et proclament leurs préférences poul ies endroits vierges de rails. Ceux-là vous affirment que le véhicule électrique dénature le paysage, apporte dans la localité un élé ment urbain qui trouble la paix campa gnarde, modifie l’humeur des indigènes et enlève au village son caractère de sérénité, de calme, de bonne vie champêtre. A ce point de vue, les Olives est une loca lité qu'ils aiment. Elle est située à plusieurs centaines de mètres du tramway de la Rose, mettons un peu plus d’un kilomètre ; c'est-àdire qu’il faut compter vingt minutes, pour s’y rendre, en flânant, à pied, lorsqu’on quitte le tram à là station de la Rose. La route est large, blanche et ombragée. Peu de murs qui masquent la vue. A' droite et à gauche des prairies grasses forment de vastes tapis de laque verte. Les pommiers, les oliviers, les amandiers abondent. Les fermes sont bâties à la bonne franquette, sans clô ture, sur le bord du chemin, et les volailles; que n’épouvante aucun charroi tumultueux, s’aventurent souvent dans la poudre éclatante de la route. -'Voici, à gauche, le pittoresque hameau des Martégaux, accroché au flanc d’un coteau, avec ses vieilles maisons que les ans et le soleil ont recouvertes d’une patine sombre. Peu après, vous entrez dans le village des Olives, que le chemin de grande communi cation coupe en deux parties. On dirait, d’a bord, une localité toute neuve, tellement les habitations sont coquettes, gaies, avec leurs crépis récents. Les magasins y sont nom breux, à l’aspect moderne. C’est qu’on vient de toutes les campagnes environnantes s’ap provisionner aux Olives. On ne se douterait pas que l’origine du vil lage remonte au XV siècle, et qu’il tire son nom d'un grand propriétaire de cette épo que, Simon Olive, qui y vivait vers l’an 1460. U avait créé là un centre agricole assez im portant qui constitua le premier noyau du groupement actuel. 11 faut donc s’écarter de la route pour re trouver les quelques rues anciennes au vieux village. En voici une vraiment originale, et qui conserve toute sa saveur du passé. Elle porte le nom singulier et piquant surtout, de rue des Puces ; nous en donnons une vue. Il n’y a pas besoin de fouiller des archives pour rechercher l’étymologie de son appellation. — D’ailleurs, me dit un obligeant citoyen des Olives, c’est une réputation surfaite II...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • charles
  • temps
  • louiset
  • barthou
  • armand
  • de londres
  • fish
  • estrine
  • chanot
  • salomon
  • londres
  • fishguard
  • marseille
  • new-york
  • paris
  • amérique
  • liverpool
  • voiron
  • irlande
  • prado
  • cunard
  • exposition coloniale
  • journal officiel
  • les oliviers
  • agence havas
  • sénat
  • faits divers